Tract "unitaire" d'appel à manif à Toulouse le 13/11

Non a la logique de guerre

Les attentats du 11 septembre sont doublement horribles et condamnables : en tant que massacres délibérés de populations civiles, et en tant que moyen d1action politique qui va totalement à l1encontre de solutions progressistes à la misère des peuples qui subissent la domination des USA. Nous sommes solidaires du peuple des Etats-Unis, mais nous ne sommes pas solidaires du gouvernement des USA qui veut enrôler les peuples et les gouvernements derrière sa croisade guerrière en déclarant, par la voix de Bush : "ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes avec les terroristes". Entrer dans cette logique reviendrait à exonérer les USA de toute responsabilité dans la situation internationale. Or tout n1allait pas bien dans le monde du "bien" en lutte contre le "mal" : inégalités croissantes, pillage des ressources des pays non-développés, guerres entretenues et crises non résolues, résolutions non respectées de l1ONU. Dans cette situation, les USA en tête, mais aussi les grandes puissances (dont la France) et leurs institutions internationales (OMC, FMI, Banque mondiale, G8) portent une responsabilité particulière. La mondialisation libérale, sous la houlette de ces institutions, en libéralisant tout azimut, devait réduire les inégalités. La réalité a été tout autre : explosion de la dette du Tiers monde, plans d1ajustement structurel dévastateurs, marchandisation généralisée de toutes les activités humaines, brevetage du vivant, tentative de mise en place de l1AMI, développement des paradis fiscaux qui sont une aubaine pour les réseaux Ben Laden. Et les USA sont à l1avant-garde de cette politique, refusant même tout engagement limitant leur puissance : refus unilatéral de ratifier le protocole de Kyoto, de rembourser leurs dettes à l1ONU. Faut-il enfin rappeler que c1est au nom de cette politique que les USA ont contribué à former et armer le groupe Ben Laden ? C1est pourquoi nous affirmons que la nécessité de mettre hors de d1état de nuire les réseaux internationaux comme celui de Ben Laden, ne peut passer par un terrorisme d1état à l1encontre des peuples, et par des interventions militaires en Afghanistan ou ailleurs.

Nous nous opposons à toute intervention militaire, et notamment en Afghanistan, dont le seul effet serait de renforcer la suprématie des grandes puissances sur l1ensemble du globe. Nous dénonçons les tentatives de profiter de la situation pour réduire les libertés d1expression et de manifestation, de criminaliser les mobilisations antimondialisation, d1intensifier les politiques anti-immigration, et d1encouragement des campagnes racistes. Nous appelons à la vigilance contre tout amalgame ou exploitation des crimes terroristes qui viserait à stigmatiser et à diaboliser des populations en raison de leur origine, de leur religion, de leur appartenance ethnique ou nationale. Nous refusons que les salariés supportent des politiques d1austérité au nom d1une récession économique déjà à l1|uvre avant les attentats, et qui est avant tout causée par les politiques néo-libérales. Il ne peut y avoir de solution progressiste à la situation actuelle sans une rupture avec la toute-puissance des multinationales et des marchés financiers, afin de rompre la fracture Nord-Sud et de faire disparaître le terreau qui nourrit le terrorisme intégriste. L1heure est au renforcement du mouvement contre la mondialisation néo-libérale, dans le prolongement de Seattle, Millau, Prague et Gênes, afin d1ouvrir une perspective de libération humaine. Il ne peut y avoir non plus de solution progressiste à la situation actuelle sans rendre justice aux peuples en lutte pour leurs droits fondamentaux, et en premier lieu au peuple palestinien. Et en finir avec les bombardements et cet embargo ignoble contre le peuple irakien qui a provoqué déjà des centaines de milliers de morts. Les organisations soussignées appellent à mettre en débat partout ces questions. En cas d1intervention militaire, elles appellent à se rassembler à Esquirol, le jour même de l1intervention, à 18 heures.

D1ores et déjà elles appellent à un premier rassemblement le samedi 13 octobre, à 15 heures, place du Capitole.

Premiers signataires : Aarrg, Les Alternatifs, ATTAC, Groupe de Dix - Solidaires, FSU, " Faut réagir " Midi-Pyrénées, LCR, Motivé-e-s, Mouvement de la Paix, MRAP, Les Verts, UD CGT. RASSEMBLEMENT CONTRE LA GUERRE SAMEDI 13 OCTOBRE o 15 h o Place du Capitole Toulouse