Mar. 19, 2004 "Tant que l¹occupation continue, il y aura résistance"
Sammi Alaá, représentant de l¹Alliance Patriote de l¹Irak, s¹adresse à la manifestation e Rome le 20 mars 2004
Aujourd¹hui il y a exactement un an que l¹impérialisme anglo-américain dans un mépris ouvert du droit international a attaqué l¹Irak. Cette guerre était justifiée par le fait que l¹Irak possédait des armes de destruction massive, avait des liens avec Al-Qaida et ne coopérait pas avec les Nations Unies. Aujourd¹hui nous pouvons constater que rien, absolument rien de ce que Bush et Blair ont dit, n¹était vrai. Ils ont largué plus de 20000 bombes de précision, 240000 bombes à fragmentation, envoyé 10000 missiles conventionnels et plus de 800 missiles Tomahawk sur le peuple irakien innocent. Un peuple épuisé par plus de 12 ans de sanctions exercées par les Nations Unies, qui ont coûté la vie de plus de 2 millions d¹Irakiens. Personne ne connaît le chiffre exact pour ce massacre cynique. Comme l¹a dit le général américain Franks : « Nous ne comptons pas les morts ». Mais il existe des personnes qui les comptent, par exemple Noam Chomsky. Il dit que la politique du gouvernement américain a coûté la vie à 30 millions de personnes depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Quand les mensonges de guerre des agresseurs ont été dévoilés, ils ont alors commencé à affabuler à propos de la reconstruction et de la libération de l¹Irak.
Mais comment peut-on parler de libération et de démocratie alors que des troupes d¹occupation de plus de 200000 hommes se trouvent en Irak ? La seule libération qui existe en Irak est que les impérialistes se sont libérés eux-mêmes de tout obstacle juridique et moral. Quelle est la réalité en Irak ? La puissance occupante a dissout l¹Etat irakien et ses institutions, ce qui a eu des conséquences brutales: 80 % des Irakiens sont sans travail et les secteurs publics de l¹éducation, de la santé et du social n¹existent plus. Tout ce qui concerne l¹Etat n¹existe plus, sauf l¹industrie pétrolière, qui livre à nouveau de grandes quantités de pétrole et dont les revenus sont versés directement dans le dénommé Fonds de Développement de l¹Irak, contrôlé par la puissance occupante. La ³reconstruction de l¹Irak² par les Américains n¹est rien d¹autre qu¹un pillage gigantesque sous forme de privatisation de la totalité de l¹Etat irakien. Et c¹est précisément de cela dont il s¹agissait avec cette guerre de pillage impérialiste. Sur cette base il ne devait pas être difficile à comprendre que le peuple irakien résiste contre cette occupation. La résistance irakienne est une réaction naturelle et légitime contre une occupation et elle vise seulement la puissance occupante, ses institutions et ses collaborateurs. Dans cette couche de collaborateurs on dénombre surtout les partis composant le Conseil Irakien, dont le Parti Communiste Irakien, qui ont tous comme tâche essentielle de justifier la guerre d¹agression dirigée par les Américains, de légitimer l¹occupation de l¹Irak et de pacifier le peuple irakien vis à vis de l¹occupation. Il n¹existe pas de nation qui accepte une occupation, que cela se passe en Irak, en Palestine ou en Afghanistan.
Tant que l¹occupation continue, il y aura toujours une résistance.
Aucune puissance occupante n¹a quitté volontairement son territoire occupé. C¹est un fait historique de l¹Europe des années 1940, de l¹Algérie du début des années 1960 et du Liban des années 1980. La résistance irakienne est répandue, populaire, étendue et grandissante. Sa force n¹est pas venue de rien. L¹héritage historique et culturel de l¹Irak a joué un grand rôle. Les occupants font comme si le pays qu¹ils ont occupé n¹avait pas produit deux civilisations. Le peuple irakien a décidé de mettre à la porte la puissance occupante dirigée par les Américains, précisément comme l¹ont fait leurs ancêtres en 1920 et 1958, quand ils ont bouté les voleurs de pétrole britanniques hors d¹Irak. Pour justifier son agression armée contre l¹Irak les médias impérialistes ont systématiquement et cyniquement satanisé ne seulement le régime de Saddam Hussein mais toute l¹expérience Baathiste, les aspirations du Pan-arabisme et avec ceux-ci l¹honneur du peuple iraquien.
Après les évènements tragiques à Madrid le 11 mars, les médias de masse ont commencé une campagne de diabolisation de toute résistance contre l¹impérialisme, y compris la résistance irakienne. Mais le peuple espagnol n¹a pas cru les mensonges du gouvernement d¹Aznar. Le peuple espagnol a été vigilant et il a transformé les élections parlementaires de la semaine dernière en référendum sur la guerre contre l¹Irak et sur son occupation, menées par le gouvernement d¹Aznar. Quand les gouvernants et leurs médias de masse accusent la résistance arabe ou d¹ailleurs l¹ETA, la gauche doit analyser la situation et poser la question de qui a un intérêt à tuer des personnes innocentes. Il ne s¹agit pas d¹une lutte contre l¹impérialisme et cela ne sert pas de cause progressive. Cela ne sert que ceux qui mènent « la guerre contre le terrorisme », les forces les plus réactionnaires du monde. La guerre américaine contre le terrorisme n¹hésite pas à appliquer tous les moyens pour obtenir son but : renforcer et élargir la dominance économique, politique et culturelle de l¹impérialisme américain dans le monde. Il y a un an nous avons été contre la guerre. Maintenant nous sommes contre sa prolongation, l¹occupation. C¹est pour cela que l¹Alliance Patriote de l¹Irak soutient la résistance juste de notre peuple contre cette occupation. Une résistance qui encourage tous les peuples du monde qui luttent pour se libérer de l¹oppression de l¹impérialisme, surtout les peuples du Moyen-orient, menacés par le sionisme. Noam Chomsky a dit : « L¹impérialisme peut entraîner l¹humanité dans la tombe. C¹est aux peuples d¹éviter que cela arrive ».
L¹occupation sera mise à la poubelle par les peuples du monde, et seule la résistance va durer dans la mémoire des peuples !