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Mobilisations en Belgique contre les expulsions
Date: Sun, 9 Aug 1998NOTA : CES TEXTES SONT SORTIS AVANT LA MORT DE SAMIRA
Rappel es faits : comme en France, depuis quelques temps, des personnes tentent de s'opposer physiquement aux expulsions, dans les aéroports, ports, gares etc...De plus certains expulsé-es de France partent par la Belgique vers des pays africains (ex-Zaïre, Congo etc...). Début juillet, une manif du Comité contre les Expulsions s'est rendu devant un centre de rétention, d'où les Sans Papiers ont réussi à s'évader, déclanchant une chasse à l'homme policière sur tout le territoire, ainsi qu'une criminialisation des soutiens... Petites nouvelles et témoignage de Semira(NDLR·)
1/ Les 22 évadés du centre 127bis de Steenokkerzeel...
Les 22 évadés du centre 127 bis sont toujours dans la nature :-))))
Mieux, ils sont maintenant pris en charge par un réseau d'hébergement et de soutien composé d'une centaine de personnalité» issues du monde politique, culturel, universitaire, social.
Ces personnes se sont engagées (et pour certaines le font déjà) à héberger et à soutenir activement les 22 personnes évadés.
Par contre sur les 7 personnes qui se sont évadés mais qui ont été repris dans la nuit par la gemdarmerie: une mineure de 16 ans a déjà été expulsée, un autre s'est fait casser la jambe par les matons et se trouve à l'infirmerie du centre 127bis. Les 5 autres ont été placés à la prison de Berkendael et de Forest.
Une équipe d'avocats vont se charger de tenter d'obtenir leur régularisation.
Nous avons receuilli de nombreux témoignages pami ces 22 évadés: tous sont
éffarants concernant la manière dont l'offie des étrangers traite» les dossiers, sur les conditions de détentions au 127 bis, sur les conditions d'expulsion.
2/ Nouvelles de Sémira Adamu.
Pour rappel, Sémira Adamu fuit un mariage forcé au Nigéria. On veut la marier de force à un vieillard de 65 ans.
Sa demande d'asile a été refusée car son cas ne serait pas couvert par la Convention de Genève.
Des centaines de personnes, des dizaines d'associations un peu partout dans le monde se sont mobilisées autour du cas de Sémira et ont demandé au ministre de l'intérieur de la régulariser vu les risques pour son intégrité physique et morale que signifie un retour au pays.
Réponse laconique du ministère de l'intérieur: Sémira peut-être expulsée à n'importe quel moment».
Sémira nous a envoyé le témoignage de son expulsion empechée grâce à plusieurs personnes sur le vol:
"06h30 du matin ; une dame me réveille et m'annonce que je dois retourner dans mon pays, et que j'ai 20 minutes pour emballer mes affaires. Je n'ai même pas eu le temps de prendre une douche et j'ai oublié quelques affaires dans l'empressement. Finalement, je fus prête et ils m'escortèrent jusqu'à la porte d'entrée où ils me firent monter dans le bus pour l'aéroport. En arrivant sur place, ils m'ont attaché les bras par deux fois et une fois les jambes; ensuite, ils m'ont enfermé en cellule d'isolement jusqu'à 10h30,
moment où ils vinrent me chercher pour aller dans l'avion. Nous avons été à l'avant de celui-ci et nous y sommes restés jusqu'à 11h15 quand ils m'ont fait embarquer. Une fois à l'intérieur, j'ai commencé à crier, pleurer et 8
d'entre eux se sont alors rassemblés autour de moi. Trois restaient planter là à me regarder tandis que les 5 autres essayaient de faire le maximum pour m'asseoir. Deux hommes de la sécurité Sabena essayèrent de me réprimer : ils poussaient partout sur mon corps et l'un deux compressait un oreiller sur
mon visage réussissant presque à m'étouffer. Finalement les passagers sont intervenus et ils ont du me débarquer, avec comme résultat une bagarre dans l'avion. Ainsi, alors que j'étais de retour dans le bus, je vis l'un des
passagers tiré dehors ; c'était la personne qui m'avait en particulier défendu dans l'avion, à tel point qu'ils avaient du le faire descendre. Ils ont amené le gars dans un fourgon et, après quelques minutes, l'ont amené
près de moi. Il m'a dit qu'il voulait m'aider, que je devais juste remonter dans l'avion, qu'il allait prendre mes documents et me payer le billet pour revenir ici. Mais j'ai refusé et je lui ai dit que je n'irais nul part, et donc ils l'ont ramené dans l'avion et moi dans la cellule d'isolement de l' aéroport. Après quelque temps, ils m'ont ramenée au centre et m'ont encoreplacée en cellule d'isolement où je suis restée le mercredi de 12h00 à 16h00. J'étais dans la cellule quand ils ont amené les quatre filles qui avaient essayé de s'évader (¨P., B. , C., A.). Nous devions toutes rester dans la même pièce, une petite pièce avec seulement un lit et un WC . Nous devions les appeler pour tirer la chasse après usage, car celle-ci se trouve à l'extérieur.
Ils m'ont sortie le mercredi mais m'ont déplacée d'aile car la nôtre avait été endommagée. Donc, actuellement je me trouve dans l'autre aile à l'étage.
Les choses ont repris leur cours habituel, excepté le renforcement de la sécurité, et à l'aéroport où des gens seraient capables de tuer.»Sémira.
Le Jeudi 28 juillet, Sémira raconta l'équivalent de ce témoignage à une journaliste du soir (M.Van De Meulebroeck). Dès le lendemain (le jour de parution de l'article), toutes les lignes téléphoniques du centre étaient
coupées pendant 5 jours. Interdiction de parler avec la Presse...
Vous pouvez signez la pétition en ligne pour la libération de sémira à l'adresse suivante: http://www.altern.org/ccle/petition.htm
3/ Actions à l'aéroport.
Nous continuons nos actions à l'aéroport tous les mardis et dimanche de 9h00
à 11h00. Nous discutons avec les passagers et les pilotespour leur faire part du fait qu'il y aura peut-être une expulsion sur le vol. Dans pareil cas, nous leur demandons de refuser de s'assoir dans l'avion tant que la personne n'est pas descendue de l'avion.
Depuis le 21 Juillet, il est interdit de PARLER avec les passagers et les pilotes. Il paraît que celà trouble l'ordre public». A chaque fois que nous arrivions, nous étions embarqués. Nous avons donc décidé d'y aller à chaque
fois avec une personnalité. Celà réfrène certaines ardeurs policières (l'embarcation au poste) mais pas les intimidations (contrôles d'identité, contrôle de la voiture,...).
Vendredi passé, la ligue des droits de l'homme recevait un fax adressé par la direction aux pilotes leur interdissant tout contact avec nous et demandant d'appeler la gemdarmerie dès qu'on nous voyait....
Collectif Contre Les Expulsions.
2-4 Avenue de la Porte de Hal
1060 Bruxelles.
Tel: 02/544.18.18. ou 02/539.04.55.
Fax: 779.59.00.
E-Mail: ccle@altern.org
Web: http://www.altern.org/ccle/
Compte: 210-0641740-40RETOUR SUR LA PAGES LUTTES D'INFOSUDS