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pour la régularisation globale de tous les sans-papiers
Les Sans-Papiers de Saint-Bernard
Sat, 15 Aug 1998

Deux ans après les coups de hache sur les portes de l'église, nous, sans-papiers de Saint-Bernard, continuons la lutte commencée le 18 mars 1996.
Depuis, la lutte s'est étendue à toute la France, donnant ainsi une dimension nationale à nos revendications.
Moins d'un an après le retour de la gauche au pouvoir, nous avons été obligés d'organiser des actions spectaculaires pour faire valoir nos revendications et faire entendre notre voix.
De nouveaux collectifs de sans-papiers qui se créent, les occupations qui se succèdent, les grèves de la faim des Batignoles et de Lille, l'action de la Nonciature apostolique de Paris, toutes ces actions s'inscrivent dans la continuation des initiatives entreprises par les sans-papiers et leurs soutiens pour dénoncer les violations des droits des étrangers vivant en France et réclamer leur régularisation. Deux ans après l'attaque militaire contre les occupants de l'église Saint-Bernard, la politique de l'Etat français à l'égard des étrangers n'a pas changé : les discriminations, les contrôles au faciès, le tri, les expulsions continuent.
Un an après la publication de la circulaire Chevènement, les faits sont là : n l'arbitraire règne toujours dans les préfectures chargées d'appliquer une politique basée sur la discrimination et ce tri effectué entre bons» et mauvais» sans-papiers est pour nous inacceptable ; les cartes temporaires d'un an sans garantie de renouvellement nous maintiennent dans une situation de précarité ; le mépris et le blocage de Matignon, le refus de régulariser tous les sans-papiers traduisent un choix politique qui fait de nous des boucs émissaires, après nous avoir utilisés comme faire-valoir électoral ; n les dispositions de la loi Chevènement s'inscrivent dans la continuité des lois Pasqua-Debré.
De plus, ces dispositions dont on nous vante tant l'esprit d'ouverture sont verrouillées par les circulaires d'application extrêmement restrictives.
Deux ans après l'évaluation de l'église, 17 d'entre nous non encore régularisés continuent la lutte avec l'ensemble des sans-papiers et leurs soutiens.
Une régularisation globale est possible, rien ne l'interdit. L'avis du Conseil d'Etat du 22 août 1996 dit en substance que le préfet dispose d'un pouvoir dérogatoire qui lui permet de régulariser qui il veut quand il veut. Mieux encore, le gouvernement peut prendre des ordonnances allant dans ce sens, comme cela a déjà été fait dans le passé.
Pour nous, seul un véritable rapport de force organisé peut nous permettre de faire face à un gouvernement qui ne tient pas ses promesses (de la non abrogation de la loi Pasqua-Debré à la trahison des engagements pris vis-à-vis de collectifs de sans-papiers).
Seule la lutte peut nous permettre d'obtenir satisfaction sur nos revendications :
l'arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention
le retour de nos camarades expulsés
la libération des sans-papiers détenus pour défaut de papier
l'abolition de la double peine
l'abrogation des lois Chevènement, Debré, Méhaignerie, Pasqua et de toutes les lois et mesures anti-immigrés
la régularisation globale de tous les sans-papiers par une carte de dix ans..

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