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26/05 PROCES DES MILITANTS ANTI EXPULSION

Ce mardi 26 mai a eu lieu le procès de Pierre et Christophe, les deux militants interpellés lors d'une action de comité anti-expulsion à la gare de lyon à Paris le 15 avril dernier et pôursuivis pour"rebellion à agent". Ils ont été évidemment reconnus coupables (la parole des flics...) mais à une peine "relativement" légère : 1000 fr avec sursis, 1 fr de dommages et intérêts pour les 2 flics qui ont porté plainte et 300fr de frais... Les accusés et leur avocat ont pu largement expliqué la position des militants anti-expulsions, et démontré que les conditions de l'interpellation visaient à faire un exemple sans que la question de fonds - le blocage des trains et ses raisons - ne puisse être évoquée : l'avocat (et même le juge) n'a pu que faire remarquer que le vrai délit, empêcher des trains de partir, n'avait pas donné lieu à une plainte de la sncf. Rappelons que c'est jusqu'à présent la seule action (la première) qui ait donné lieu à des interpellations sélectives et musclées. Pour les actions suivantes, nettement plus violentes, il y avait manifestement ordre de ne pas interpeller.

REPRESSION CONTRE CEUX ET CELLES QUI S'OPPOSENT AUX EXPULSIONS

&laqno; Nous revendiquons avoir le 15 avril tenté avec d'autres de bloquer gare de Lyon le train de 21h 03 pour empêcher le départ de deux Algériens qui devaient être expulsés par bateau à Marseille» Deux militants passent en procès le 26 mai prochain pour &laqno; rébellion à agent ». Sous ce prétexte, se dissimule la répression à l'égard de tous ceux qui entrent en rébellion contre le pouvoir. Après la déclaration de M. Chevènement le 30 mars à l'Assemblée nationale (aussitôt soutenu par M. Jospin et son gouvernement), après l'arrestation le ler avril de 26 personnes à Roissy, après la mise en garde à vire le 2 avril de 9 passagers du vol d'Air Afrique Paris-Bamako, c'est à une nouvelle application du délit de solidarité que nous avons à faire (délit de solidarité que la loi Chevènement étend aux associations). Quel but le gouvernement poursuit-il en réprimant les militants français ? 0 D'une part, il veut isoler les sans-papiers et empêcher tout mouvement de solidarité pour les faire retourner dans l'ombre dont ils ont eu le courage de sortir. La loi Chevènement vise à offrir au patronat une main d'oeuvre exploitable à volonté parce que sans aucun droit. Le maintien d'un volant permanent d'environ 100 000 sans-papiers en France, fichés pour la plupart, répond à l'objectif de surexploitation de travailleurs traqués, sous la menace permanente de l'expulsion. Nous nous opposons aux expulsions parce que nous nous opposons aux lois d'exception qui sont une machine de guerre contre nos exigences d'égalité. 0 D'autre part il veut, parmi le soutien, &laqno; séparer le bon grain de l'ivraie ». S'il tolère les manifestations paternalistes de solidarité, relents colonialistes (le parrainage de &laqno;bons » sans--papiers aux dossiers &laqno; présentables », les grand-messes pour la &laqno; paix en Algérie »), il réprime ceux pour qui cette solidarité est fondée : - sur le refus d'accorder tout statut spécial à l'immigration en considérant que l'oppression particulière qui s'abat sur certaines catégories d'entre eux concerne l'ensemble des prolétaires. - sur les liens que des prolétaires tissent entre eux par dessus les frontières et les continents, les barrières de catégories, de sexes, d'âges, de cultures ou de couleurs de peau. - sur la contestation radicale d'une démocratie qui se pare des Droits de l'homme pour préserver les privilèges de l'homme blanc, de l'homme riche, du propriétaire capitaliste et de ses serviteurs. Le gouvernement sait trop le caractère subversif de cette solidarité. Des salariés et des chômeurs qui soutiennent les sans-papiers, qui tentent d'empêcher les expulsions dans les aéroports, les gares et les ports ; des sans-papiers qui participent aux occupations avec les chômeurs ; des passagers &laqno; avec-papiers » qui se révoltent contre le sort fait à leurs frères expulsés : les bases de l'unification des mouvements de rébellion se mettent en place. C'est cette rébellion collective que le pouvoir veut enrayer Face à ce pouvoir qui veut enfermer tout acte de rébellion politique dans un cadre purement pénal, il est temps de réagir. Passons à la contre-offensive : faisons de nos procès des moments de notre mobilisation où seront dénoncés l'appareil répressif et ses objectifs politiques. Cette contre-offensive ne doit pas s'organiser uniquement contre le gouvernement, mais aussi contre ses alliés constitués en véritable cordon sanitaire. À l'inverse de ce qu'ils prétendent, la politique du gouvernement de gauche, parce qu'elle est la politique d'un système qui repose sur l'inégalité, la discrimination et la répression, ne contient pas du &laqno; positif » et du &laqno; négatif ». Infiltrés dans les luttes, ils y jouent les pompiers sociaux. Tout en prétendant les soutenir, ils les sabotent. Ce sont eux qui ont saboté la lutte des chômeurs en dévoyant leurs revendications, en agissant pour interrompre les occupations d'Assedic, pour tenter d'en faire un instrument de soutien au projet Aubry sur les 35 heures. Ce sont eux qui ont traité d'&laqno; aventuristes » et d' &laqno;irresponsables » les sans-papiers qui avaient occupé les églises parisiennes, ce sont eux qui nous désignent comme des &laqno; manipulateurs ». Ils permettent ainsi au pouvoir d'aggraver toujours plus la répression. LE POUVOIR VEUT CRIMINALISER NOS LUTTES: CRIMINALISONS LE POUVOIR! Procès à venir : 16 camarades sans-papiers ayant occupé les églises parisiennes : lundi 18 mai et 15 juin, à partir de 13ti3O, 17 e chambre correctionnelle, TGI de Bobigny- 2 militants français : mardi 26 mai, à partir de 9 il, 24" chambre correctionnelle, Paris. Résistance à l'oppression, Paris, le 8 mai 1998

13 turques detenus en France

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