TOULOUSE : POUR LES PUCES,

TU PEUX TE GRATTER ! 13/11/98

NDR ; depuis 2 Week-Ends, 200 keufs ont remplacé les 300 précaires qui vendaient librement aux célèbres puces de St Sernin...Récit

PETITE CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCÉE

Ce texte n'engage que moi. Je suis chômeur, Rmiste, retraité, jeune, femme avec ou sans enfant, vieux, voyageur, artiste, allocataires pour la plupart d'une misère quelconque. Je suis le tissu social de cette ville. Déchiré, insoumis, occasionnel, imprévisible mais réel. Hic et Nunc. Je suis bien de ce temps. Le samedi et le dimanche, je vends à Saint Sernin et rue du Taur. Vous me connaissez vous qui venez chiner chaque fin de semaine. Chacun y trouve son compte : moi qui vous vends trois babioles et vous qui faites l'affaire du jour. Pourtant le marchand, celui qui a pignon sur rue toute la semaine et qui en plus vend le dimanche à Saint Sernin, ce marchand pense que je lui fais concurrence. Piètre concurrence mais le marchand a des arguments puisqu'il paie patente à la municipalité. Et cette municipalité qui décidément aime tant l'ordre et la propreté a décidé que " Cette situation ne peut plus durer, tout particulièrement pour des raisons de sécurité " (circulaire du 29 septembre 1998). Allons donc ! Vous, les habitués de Saint Sernin, auriez-vous noté quelques batailles de chiffonniers lors de vos balades innocentes de fin de semaine ? L'argument sécuritaire ferait rire, tant il est usé, s'il n'était suivi d'effet : Mr Maurice MAMY, adjoint au maire, nous a promis ses pandores, à compter du 1er novembre, si nous ne rendons pas le pavé aux seuls marchands patentés. Moi je dis que des rues aseptisées nous en avons déjà suffisamment dans cette ville. Je dis aussi que la rue est à tous, qu'elle est le miroir d'une société, que la laisser aux seuls marchands serait sa mort. Si vous voulez que Saint Sernin reste un authentique marché aux puces, avec toutes ses composantes, soyez acteurs de cette ville, soyez présents les samedis et dimanches. Résistons ensemble à la charge des pandores !