LA REFLEXION COMMUNE ET INTERGALACTIOUE,


LA VOLONTE DE CONSTRUIRE

UN RESEAU INTERNATIONAL


basé sur une information alternative.


Tout d'abord quelques informations perso sur la table "politique", sous-table "comment dire et faire de la politique autrement?"
Ca n 'est rien de dire que cette rencontre fut l'occasion d'un instantané d'au moins une partie de l'humanité "militante". Laissez-moi vous dire qu'elle n'est pas très homogène avec ses presque-mystiques américains, en passant par ses fanas d'internet, ses blagueurs barcelonais, ses syndicalistes français, ses superbarios et ses mères argentines.
Laissez -moi vous dire qu'elle fait chaud au coeur. Par contre elle m'a semblé assez classique dans ses analyses, ses propositions. Les zapatistes attirent parce qu'on les croit "modernes" dans le sens où ils posent le débat dans des termes différents, ou du moins suffisamment vagues pour inclure l'Autre. Et c'est ce principe qu'ils ont su transmettre pendant la rencontre.
C'est vrai pour le collègue péruvien qui revient de loin, pour l'utopiste brésilien ou pour le "démocrate" mexicain qui se sont retrouvés à la Realidad, pour dire qu'il était temps de remettre les pendules à l'heure.
Il m'a semblé qu'une certaine remise en question avait bel et bien fait le tour du monde pour venir s'exprimer au Chiapas. seulement voilà, chacun avait malgré tout dans sa besace tout un tas de vérités, qui se seront transformées au cours du séjour, sans pour autant changer de nature. Au bout du compte, on pourrait dire que les zapatistes sont révélateurs d'une prise de conscience de la nécessité de rénover modèles et schèmes de pensée (chacun restant libre de reconnaître ses petits). En effet, le lien avec la lutte des Indiens s'est plutôt fait sur le thème de la paupérisation généralisée, et la lutte contre le néolibéralisme s'est exprimée autour d'un renforcement du politique. Un consensus qui dirait une vieille vérité avec une orientation marxisante.

CEUX OUI SONT VENUS CHERCHER DES IDEES hors de cette équation, qui change sans changer, mais qui reste, qui résiste au temps, ne sont pourtant pas repartis les mains vides. Entre la proposition de réviser l'Universalisme des Lumières, de mettre un terme au règne de l'Economique ou encore de vouloir tout remettre à plat en commençant par un constat d'impuissance, les participants étaient manifestement là pour chercher une voie différente.
Il ne faut pas oublier que le but était aussi de soutenir les zapatistes avec une pensée pour les non-rentables du monde.De ce point de vue, la rencontre, si elle n'a pas été amenée à prendre des décisions susceptibles de stopper le massacre, a au moins été l'expression d'une volonté de solidarité. Pour les rebelles zapatistes, pour les communautés, qui attendaient beaucoup de nous, est-ce suffisant? Disons qu'après ce coup, la solidarité internationale avec le Chiapas risque de se renforcer. Quant au fond de leurs problèmes à notre échelle...
Une militante belge pour l'annulation de la dette me disait que son groupe ne cherchait plus à se battre avec les institutions qui s'en foutent, mais à apporter de l'information, entre autres aux salariés, pour les convaincre de l'universalité cruelle des "plans de réajustement structurel". Que pouvons-nous faire d'autre que de tenter de changer nos sociétés ici pour être efficaces dans la solidarité ?
C'est tout l'enjeu de cette Intercontinentale. D'abord parce que les idées ont vraiment, en ce moment, besoin d'être brassées, confrontées. Le fait de se rencontrer permet de faire le point et de diversifier les pistes. D'autre part, face à l'internationalisation des échanges économiques, il faut bien au moins répondre par un tourbillon d'échanges inter-humains.

L'IDEE EST DONC DE BATIR UN RESEAU DE RESISTANCE AU NEO-LIBERALISME, de par le monde, décentralisé et horizontal. Ce réseau pourrait s'appuyer entre autres sur Internet et surtout transmettre des informations hors du circuit officiel. Les zapatistes espèrent recréer une "société civile" qui reprendrait son destin en main. Le réseau pourrait en être la version internationale. Ca fait tellement de bien de ne pas se sentir seul.



CHIAPAS