ALGERIE

SOLIDARITE DEMOCRATIE

ASSASSINS
et
COMPLICES

L'opinion publique internationale est aujourd'hui justement saisie d'horreur devant la recrudescence, l'ampleur et la sauvagerie des attentats et crimes perpétrés au nom de l'islam et dont la population civile algérienne est la cible et la victime.
Interpréter le jeu des islamistes (&laqno;modérés» ou "terroristes") et celui du pouvoir, relève de scénarios hypothétiques sur la conquête de l'Etat.
Par contre, la situation de fait, impose quelques évidences.

Le pouvoir en Algérie est déjà aux mains des &laqno;islamo-conservateurs»

Sept ministres islamistes-dont le ministre clé de la privatisation nationale-103 députes de ce même courant disposent de deux vice-présidences et de quatre présidences de commissions au Parlement.
C'est le résultat de négociation et d'une alliance entre le pouvoir et les &laqno;islamistes modérés». Pour eux, au regard des enjeux qui les préoccupent, le terrorisme islamiste est effectivement &laqno;résiduel» comme se plaît à le répéter le premier ministre :

Le terrorisme est une soupape de sécurité pour un pouvoir discrédité

Mais pour la population civile, le terrorisme n'est pas résiduel: outre l'état de sidération dans lequel se trouve placée cette population, la terreur empêche toute action ou revendication collective et constitue, de ce fait, une soupape de sécurité pour un pouvoir discrédité. Le besoin de sureté met en veilleuse en effet l'exigence démocratique et les luttes sociales.
Le pouvoir est, sur le terrain, incapable ou peu désireux d'assurer la sécurité des citoyens de plusieurs régions, connues, répertoriées et bien pourvues par ailleurs en implantations militaires. Or l'Algérie &laqno;utile», celle du gaz et du pétrole, ne connaît pas d'attentats, I'essentiel des forces militaires y étant concentré, aux dépens de la protection des populations civiles.
De plus, sans entrer dans les méandres politiciennes des intentions et des luttes de clan, les faits et les résultats indiquent bien que ce gouvernement est responsable de la perpétuation du terrorisme intégriste :

Au lieu de cela nous avons une constitution sur mesure, qui, sous couvert &laqno;d'élections libres», reconduit, légitime et consolide le monopole de l'ancien système sous une forme plus répressive.

Négocier une solution politique, mais quoi, comment, et avec qui ?

Une partie de la presse internationale, particulièrement en France, appelle à une solution politique négociée. Qui pourrait être en désaccord avec ce principe ? Mais les difficultés commencent quand il s'agit de concrétiser: avec qui négocier, comment et pour quoi faire ?
Cette même presse appelait à une négociation avec les intégristes &laqno;modérés» afin d'isoler les fractions terroristes. Or ces intégristes modérés partagent déja le pouvoir et la violence n'a pas reculé, c'est même l'escalade de l'horreur. Par ailleurs, les responsabilites du pouvoir algérien dans la crise actuelle, ne sauraient justifier le crédit souvent accordé aux positions islamistes et même récemment à celles d'Abbassi Madani, (jusqu'à voir en lui un recours), lui qui n'a jamais condamné les crimes intégristes, qui a joué au contraire un rôle décisif dans la propagation de la violence radicale et dont on ne saurait accepter, de ce fait, qu'il soumette à des conditions politiques, un éventuel appel à l'arrêt des violences.
L'appel au dialogue, sans en préciser la nature et les interlocuteurs, ne peut être que naïf ou incantatoire et à la limite complice. Les islamistes étant déjà au pouvoir, dites-nous s'il faut aujourd'hui négocier avec le GIA ? Cette question est systématiquement éludée.
Alors, que faire ? La faiblesse actuelle des forces démocratiques, leur isolement, leurs difficultés à s'exprimer ne sauraient justifier qu'en France, nous renoncions à soutenir celles et ceux qui dans leurs luttes passées et présentes, leur résistance au quotidien, ont su s'opposer à la vague islamiste et tentent toujours de faire vivre une alternative au partage du pouvoir entre islamistes et représentants d'un régime qui a conduit le pays à la faillite.

AYDA ·

BP 363 Toulouse cedex 06 ·
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