Aux Etats-Unis, 25 aliments génétiquement modifiés ont déjà été autorisés par la Food and Drug Administration (tomates à maturité retardée, colza enrichi en acides aminés, pommes de terre protégées contre les doryphores, etc...). On estime que 150 produits transgéniques devraient être commercialisés avant la fin du siècle. Dès aujourd'hui, du soja résistant à un herbicide peut se retouver dans notre assiette. Des chercheurs travaillent déjà sur des melons à mûrissement ralenti, du riz moins allergisant, des fraises résistantes au froid, des bananes remplaçant des vaccins... Cepandant toute modification génétique au sein d'un organisme peut comporter des risques inconnus et impliquer des interactions imprévisibles. Les O.G.M. (Organismes Génétiquement modifiés) sont des espèces végétales dans lesquelles on introduit artificiellement un ou plusieurs gènes étrangers dans son patrimoine génétique naturel. Avec la transgénèse, la barrière entre les espèces est levée puisque les gènes peuvent être échangés, non plus entre des individus d'une même espèce, mais entre individus d'espèces différentes. Pour la première fois, l'être humain peut intervenir directemement dans le patrimoine génétique de la vie. Mais ces manipulations ne sont pas sans dangers, ni pour notre santé ni pour celle de l'environnement. Au niveau écolologique, le principal risque serait de voir les plantes transgéniques céder spontanément leurs gènes nouvaux aux plantes sauvages environnantes par le biais du pollen. Des plantes transgéniques résistantes aux animaux ou aux herbicides pourraient favoriser l'émergence d'insectes, de virus ou de bactéries résistantes dont il serait difficile de se débarrasser, car alors totalement nouvelles. Même si ce risque de mutations est qualifié de finalement faible, il ne peut être totalement écarté. Pour nous autres, bipèdes confiants en l'avenir de la science, les principaux risques concernent les réactions allergiques. Ainsi l'an dernier, des chercheurs se sont aperçu que leur nouveau soja auquel avait été transféré le gène de l'albuminie riche en méthionine, un acide aminé essentiel issu de la noix du Brésil, pouvait produire une réaction allergique grave chez certaines personnes. Le gène transféré s'est révélé être l'allergène principal de la noix du Brésil. Autre risque : la dispertion de gènes de résistance aux antibiotiques, ce qui nous priverait de ces médicaments. C'est pour cette raison que le Parlement européen condamne la commercialisation du maïs transgénique rendu résistant à un antibiotique : l'ampicilline. La Commission européenne a décidé de rendre obligatoire l'étiquetage des O.G.M.. Le hic, c'est que seuls les aliments et semences contenant des "cellules vivantes" devront être étiquetés. Ainsi l'huile de soja étant le produit fini extrait d'une plante génétiquement modifiée, ou la sauce tomate cuisinée avec des fruits à mûrissement ralenti échappent à l'obligation d'un étiquetage quant à leurs compositions exactes. Seul un moratoire sur l'arrêt de mise en culture de plans transgéniques, le temps qu'il faudra pour en démontrer les dangers ou étonnament en infirmer les risques pourrait engendrer un débat public sur le sujet. A nous de leur faire savoir. Source : Institut Français pour la Nutrition. |
|
François