Vous nignorez pas les
divers malaises qui traversent notre société et qui touchent
les populations qui la composent. Des nombreuses maladies, aux esclavages
les plus sophistiqués, de la surexploitation des ressources à
leurs spoliations généralisées, en passant par les
maintes formes de misères et sans oublier les guerres les plus chirurgicales.
Ethnocides et génocides, qui souvent vont de pair. Il ny a
pas le moindre petit espace/temps de notre planète qui ne fasse les
frais ou ne subisse les méfaits des attaques sur le vivant. Vous
etez bien placé pour le savoir.
La petite histoire entre notre
association de souteneurs et souteneuses de lassociation le
Clandé et votre association la Ligue contre le cancer
évoque alors en comparaison, un petit pet de nonne dans un océan
de turpitudes.
Votre direction nationale, par le biais du service legs et donations, nous
a fait parvenir une lettre de menace... En effet, nous occupons depuis plus
de quatre ans le lieu réquisitionné dit Le Clandé,
anciennement May flower, sis au 9 rue de Quéven à
Toulouse, appartenant à la Ligue nationale, qui la laissé
à labandon pendant 18 ans. Aujourdhui, limmeuble
est convoité et doit être mis au plus vite aux enchères
publiques.
La sommation à déguerpir ne pouvait nous satisfaire.
Par cette sombre lettre inquiétante, acte peu responsable de la part
dune association reconnue dutilité publique, votre direction
rompt de fait la convention précaire doccupation temporaire
qui nous liait.
Nous aurions pu nous en tenir au silence, à de la tristesse, au dédain
ou au mépris, voire en faire appel à la justice... mais nous
avons fait leffort de vous faire parvenir par lettre notre volonté
de règlement à lamiable en proposant le rachat au franc
symbolique (mais respectable) de votre bien. Vous navez
pas dénié nous répondre, alors nous sommes venus vous
rencontrer dans vos locaux régionaux où nous avons appris
que votre Directeur général nétait même
pas au courant de notre geste.
Devant votre sens de la communication nous ne pouvions que réagir,
et au plus vite car cest vous même qui avez précipité
la situation en fixant la date fatidique du 10 juin 2000, date à
laquelle Le Clandé devrait avoir cessé dexister. Nous
avons le choix entre le suicide ou la résistance, nous avons fait
la démarche daller vers vous. Lors de votre assemblée
générale annuelle.
Vous ignorez peut-être ce quest le Clandé ? Un espace
de vie... un lieu dexpérimentation, de rencontres et dexpressions,
de débats et debats. Un endroit où des êtres se
parlent, sécoutent, se consultent et tentent dagir pour
leur intérêt personnel mais surtout collectif. Cela dans le
respect de tous et de toutes justement. Un regroupement dindividus
(es) et dassociations qui tentent dassumer les contradictions
marchandes du milieu ambiant et de les transformer en rêvant, en créant
et nen ayant pas peur de donner.
Sachez que nous avons fait depuis longtemps de notre maladie une arme, et
que notre désir de mutation est notre plus grande force face à
ce système mortifère. Cest lOrdre moral qui est
cancérigène, immunodépresseur. Cest la domination
technologique qui assassine le vivant.
Depuis de nombreuses années vous luttez contre le cancer sans jamais
en dénoncer les causes, alors que vous savez comme nous que chaque
société développe ses propres maladies. Il est très
rassurant aujourdhui de sembler ignorer le pourquoi de la dégénérescence
cancéreuse, ou de mettre sur le compte dun quelconque virus
limmunodéficience générée par ce monde
moderne. Combien de collectes dargent pour le transformer
? Combien dargent pour la prévention ?
Par peur vous avez appelé la police pour vous défendre. Nous
navons rien contre ces hommes, cest la fonction qui nous révulse.
Allez vous encore utiliser la force pour reprendre Le Clandé ? Faut-il
que nous devenions membres de la Ligue pour avoir droit au respect etau
dialogue ?
Nous vous demandons aujourdhui, tant que la situation est encore sereine
de prendre position pour que nous puissions continuer à exister simplement.
Legs, don, vente symbolique , application de lordonnance de réquisition
de 1945 ou autre accord comme la laissé présager votre
Directeur général, nous sommes prêts à vous écouter
et à nous entendre.
Vous avez entre vos mains notre avenir, sachez que nous sommes déterminés
(es) à le défendre.