LIRE LES DECLARATIONS DE CHEVENEMENT DU 2/04/98

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Apres les declarations de M. Chevenement :
vingt-six interpellations a Roissy-CDG, le 1er avril



L'actualite recente (operations de police contre les sans-papiers ayant
occupe des eglises parisiennes) a permis de reveler largement que la
machine a expulser fonctionne a plein rendement pendant l'instruction des
dossiers de regularisation des sans-papiers.
Fiches par l'administration, rafles par la police, condamnes par les
tribunaux, les sans-papiers emplissent les centres de retention, d'ou ils
sont extraits pour etre conduits aux aeroports dans des conditions
ignobles.
Les temoignages recueillis ces quinze derniers jours montrent que, comme du
temps de MM. Pasqua et Debre, les sans-papiers expulses ont les mains et
les pieds menottes et qu'ils sont souvent baillonnes. Ils sont traines par
plusieurs policiers en civil dans l'avion et sont ligotes sur leur siege.
Certains ont ete rendus plus ou moins inconscients par une drogue.
Par une presence quotidienne de militants de diverses associations au
depart des vols (pour Bamako, Dakar, etc.), les passagers ont pu etre
prevenus de ces methodes inhumaines d'expulsion. Beaucoup ont refuse d'etre
les complices passifs de ces deportations. Ainsi, grace a la pression
qu'ils ont effectuee sur les commandants de bord et les equipages, de
nombreux sans-papiers ont pu redescendre de l'avion. Ceux-ci ont ensuite
ete emmenes en garde a vue afin d'etre juges par le Tribunal de Bobigny,
risquant alors jusqu'a 6 mois de prison et 10 ans d'ITF.
Parmi les expulsions qui n'ont pu etre empechees, nous savons entre autre
que le 26 mars, neuf Maliens ont ete deportes par le vol RK 141, escortes
par une vingtaine de policiers afin d'impressionner les passagers. Certains
d'entre eux, drogues, sont restes inconscients depuis le Centre de
retention de Vincennes jusqu'a Bamako. Les autres, voulant se debattre, ont
ete tabasses par les policiers francais : un fut blesse a l'epaule, un
autre eut des dents cassees, un troisieme fut frappe a la tete et arriva en
sang a Bamako et un quatrieme eut le bras casse et dut etre transporte a
l'hopital.
Aujourd'hui, 1er avril, vingt-six militants francais qui se trouvaient a
l'aeroport pour informer les passagers du vol vers Bamako de l'expulsion de
huit sans-papiers ont ete interpelles vers 10 heures a l'aerogare 2A. Ils
ont ete relaches a 13 heures et menaces de poursuites penales. Seize
policiers en civil encadraient les expulses, tandis que d'autres menacaient
les passagers a l'embarquement s'ils intervenaient.
Cet evenement sans precedent se produit le lendemain meme des propos de
M. Chevenement, le 31 mars, a l'Assemblee. Celui-ci avait en effet declare,
menacant : " Naturellement, toutes les mesures ont ete prises pour
identifier des fauteurs de trouble dont je n'ai pas besoin de souligner
l'incivisme fondamental. Ceux qui les soutiennent bafouent les lois et
contribuent a la perte des reperes dont la Republique a besoin pour faire
front a l'extreme droite. [] Des delits ont ete commis, pas seulement par
les distributeurs de tracts, mais aussi par les passagers qui se sont
interposes pour empecher l'appareil de decoller. Ces delits, qui peuvent
etre qualifies de rebellion, d'outrages voire de coups et blessures
volontaires, seront punis. "
Ces menaces n'impressionnent ni les soutiens des sans-papiers ni les
celibataires sans-papiers deboutes par milliers de la regularisation de la
circulaire Chevenement qui continueront la lutte pour obtenir des papiers
pour tous. Nous soutenons leurs prochaines initiatives :
Rassemblement de protestation
devant le consulat du Mali
43, rue du Chemin-Vert, Paris 11e,
jeudi 2 avril, de 10 h a 12 h

Manifestation
a l'appel du 6e collectif
Place du Chatelet
samedi 4 avril, a 14 h

13 Actif
(et d'autres militants solidaires de la lutte des sans-papiers)

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