DOSSIER OGM:

COMBIEN DE TEMPS ENCORE POURRONS NOUS AJOUNER L'INEVITABLE ?

Dossier réalisé par Grennpeace.fr

Du maïs qui joue les insecticides, un soja qui ne craint pas les herbicides, des tomates qui n'en finissent pas de mûrir, du melon un peu plus sucré..

Et après ? Dame nature est un peu dépassée par les trouvailles de l'homme moderne. Mais en manipulant ainsi la matière vivante les chercheurs ne jouent-ils pas aux apprentis sorciers ? Quels seront les bénéficiaires de cette inquiétante loterie où se joue, à coup de millions de dollars, l'avenir de notre agriculture, de notre alimentation, de notre santé et de notre environnement ? Beaucoup de questions et peu de réponses fiables, si ce n'est l'urgente nécessité d'imposer le principe de précaution. Nous considérons que, dans l'état actuel des connaissances et des rapports de force qui s'instaurent entre les industries, d'une part, les agriculteurs et les consommateurs, d'autre part, il est prudent de ne pas autoriser la dissémination commerciale des OGM. Nous demandons en revanche que se poursuivent, avec toute la sécurité requise, les recherches pour explorer la diversité des risques générés par ces biotechnologies. Nous restons particulièrement préoccupés par les répercussions sur l'environnement, les risques en matières de santé publique, et les implications socio-économiques sur l'agriculture en France et dans le monde.

C'est pourquoi nous vous présentons ce dossier réalisé par Greenpeace,(même si nous ne partageons pas nombreuses de ses orientations) faisant le point sur le BABA des OGM,car il faut bien que nous les connaisssions pour les combattre efficacement. Des questions de base à LA LISTE NOIRE DES OGM PRESENTS EN FRANCE, des arguments pour boycotter, détruire, empêcher ce désastre sanitaire qui s'annnonce. Dans les prochains N°, nous continuerons à nous pencher sur la privatisation du vivant, dont les OGM ne sont qu'un élément, stant les enjeux soulevés par les progrès scientifiques impliquent un changement profond de nos sociétés, déjà si mal en points...

UN OGM, C'EST QUOI ?

Un Organisme Génétiquement Modifié (OGM) est un organisme vivant (micro-organisme, plante, animal) dont on a modifié le patrimoine génétique afin de le doter de propriétés que la nature ne lui a pas attribuées. C'est par manipulation et recombinaison de l'Acide DésoxyriboNucléique (ADN), qui est le principal constituant des chromosomes et donc le porteur de l'hérédité, que l'on construit des OGM.

Le génie génétique est l'ensemble des techniques qui permettent de réaliser ces manipulations, par coupure et réinsertion de gènes. Les gènes sont des fragments de l'ADN, qui contiennent les informations nécessaires au codage des protéines. Chaque gène correspond à un caractère héréditaire particulier et détermine la transmission d'une caractéristique particulière ou d'un ensemble de caractéristiques lors de la reproduction. Un OGM est donc un organisme dont on a &laqno;bricolé» l'ADN, afin de lui rajouter artificiellement un ou plusieurs gènes. Ainsi on peut introduire un gène de scorpion dans du maïs ou bien un gène humain dans un porc pour obtenir des bêtes plus musclées et moins grasses.

La transgénèse (introduction de gènes étrangers dans un organisme) conduit à la création de chimères dont les comportements sont imprévisibles à long terme. Les conséquences écologiques des disséminations dans l'environnement des plantes transgéniques sont, en l'état actuel des connaissances, impossibles à évoluer dans le long terme. C'est pourquoi Greenpeace s'oppose résolument à la culture à grande échelle des plantes génétiquement modifiées. Il ne s'agit pas d'une opposition de principe, de caractère religieux, au génie génétique. En effet, le génie génétique, en laboratoire, permet de mieux comprendre les mécanismes régissant la vie. Greenpeace n'a pas d'opposition fondamentale à la recherche des nouvelles connaissances que peuvent apporter les techniques du génie génétique.

De même, il est aujourd'hui possible de faire fabriquer des substances d'intérêt thérapeutique par des bactéries ou des cellules génétiquement modifiées en réacteur (c'est-à-dire en milieu fermé). Par exemple, le gène de l'insuline, que l'on ne trouve normalement que chez les animaux supérieurs, peut être introduit dans des cellules bactériennes. Les bactéries produisent alors de grandes quantités de cette insuline dite recombinante. Greenpeace n'est pas opposé à priori à ces applications du génie génétique, à condition évidemment qu'il n'y ait pas diffusion de ces organismes génétiquement modifiés dans l'environnement. Nous sommes résolument opposés à la dissémination des OGM dans la nature.

LES DANGERS DES OGM

1 / Dangers liés à la rupture de la barrière d'espèces

1.1 / Qu'est-ce que la barrière d'espèces

La fabrication de plantes transgéniques n'est pas, contrairement à ce qu'affirment ses défenseurs, la simple poursuite des procédés d'amélioration des plantes cultivées, utilisés et perfectionnés par les paysans depuis que l'agriculture existe. Jusqu'à l'avènement du génie génétique, l'amélioration des plantes, qui est en soit quelque chose de tout à fait légitime, respectait ce que nous appelons "l'ordre de la nature", puisqu'elle était contrainte par la reproduction sexuée des plantes et par la notion d'espèce. La manipulation génétique n'a en ce sens rien à voir avec un simple croisement, elle représente un saut qualitatif radical puisqu'elle permet de s'affranchir de la "barrière d'espèces", laquelle empêche par exemple un cheval de se croiser avec un chat.

Les OGM sont des produits vivants manufacturés par l'homme. Grâce au génie génétique, nous avons construits des organismes qui n'auraient jamais existé dans la nature et dont le comportement est imprévisible.

1.2 / Risque de disparition de la notion d'espèce

Les manipulations génétiques permettent de prendre un ou plusieurs gènes d'une espèce quelconque et de les introduire dans une autre espèce. On peut ainsi, comme dans un Lego, prendre des pièces dans différentes espèces, et les assembler pour créer de nouvelles espèces.

A la vitesse à laquelle évoluent ces sciences, qui jouent avec les mécanismes fondamentaux de la vie, il est à craindre que l'on obtienne dans un avenir proche des Frankenstein mi-animaux mi-végétaux. Le risque est donc de voir disparaître la notion même d'espèce. On ne parlera plus de colza ou de maïs, mais d'organisme producteur de telle ou telle molécule.

1.3 / Perte de spécificité du monde agricole

L'agriculture intensive produit déjà des légumes ayant de moins en moins de goût, car les critères de sélection des espèces sont dictés par des impératifs industriels : arrivée prévisible à maturité, aspect, durée de conservation, résistance aux chocs pour les transports,...

Il y a fort à craindre que les manipulations génétiques ne donnent un formidable coup d'accélérateur à ce processus. Dans un avenir proche, les légumes seront peut-être produits (et non plus cultivés) dans des usines, en l'absence de toute terre, ce qui commence déjà à se faire.

La différence entre paysan et ouvrier va s'estomper, l'agriculteur devenant un "moléculteur", un ouvrier spécialisé dans la production de substances nutritives ou pharmaceutiques.

Outre le fait que les aliments produits auront moins de qualités gustatives, c'est tout le savoir-faire des paysans que l'on risque de perdre, basé sur des décennies d'observations et transmis au fil des générations.

1.4 / Les problèmes d'éthique

La conception des OGM pose de plus un grave problème d'éthique. Que, selon ses propres convictions ou sa culture, l'on se réfère à la volonté divine, à l'intangibilité des lois naturelles, au sens moral ou au simple bon sens, avons-nous le droit d'interférer avec les mécanismes de la vie ? Consentirions-nous à manger une salade contenant des gènes humains ?

Ce problème est quelque part similaire à celui du clonage. Certains chercheurs, lorsqu'ils ont commencé à entrevoir les mécanismes qui leurs permettraient de cloner les êtres humains, ont préféré pour des problèmes d'éthique stopper leurs recherches et ont demandé un débat public sur la bioéthique. D'autres chercheurs semblaient beaucoup plus préoccupés par les profits qu'ils pouvaient retirer de leurs travaux que par ces considérations philosophiques.

2 / Les risques écologiques

2.1 / Une pollution accrue de l'environnement

Dans le soja transgénique de la société américaine Monsanto, un gène introduit rend la plante tolérante à un herbicide dit total (car il tue toutes les plantes, bonnes ou mauvaises), le Roundup, commercialisé par la même société. Dans une culture naturelle, l'utilisation d'herbicides totaux est limitée car la plante cultivée en souffre également. Le soja étant rendu tolérant à l'herbicide Roundup, il est possible d'augmenter considérablement les doses, entraînant alors une pollution accrue des sols et des nappes phréatiques.

Il faut signaler que les agriculteurs utilisant le soja de Monsanto ont l'obligation de n'utiliser que son désherbant, le Roundup. Ainsi, Monsanto vend ses semences transgéniques et augmente fortement ses ventes d'herbicide, ceci traduisant le souci de rentabilité des firmes agrochimiques au détriment de l'environnement et de la santé humaine.

2.2 / Implantation d'une plante en dehors de son écosystème naturel

Les mécanismes naturels de l'évolution ont amené chaque espèce a évoluer dans un écosystème particulier, c'est-à-dire en interaction avec une flore et une faune déterminées, dans des contextes géologiques et climatiques donnés. Implanter une espèce en dehors de son contexte originel conduit très souvent à des catastrophes écologiques. Ainsi, la Caulerpa taxifolia, dont quelques plants se sont retrouvés par erreur en Méditerranée, est en train de coloniser celle-ci. Elle supplante toutes les autres algues, provoquant la disparition de nombreuses espèces animales et végétales.

Les risques sont similaires avec les OGM et spécialement les plantes transgéniques, car elles n'ont pas de passé évolutif, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas évolué dans un écosystème donné, au milieu de leurs prédateurs naturels. Les plantes transgéniques ont pour but de mieux résister aux prédateurs ou aux parasites naturels, ce qui leur confère un avantage comparatif par rapport aux variétés naturelles locales et risque de conduire à la disparition de ces dernières et donc à un appauvrissement de la biodiversité. Cela est particulièrement grave, car ce sont ces variétés locales qui fournissent les ressources génétiques nécessaires pour améliorer les plantes cultivées, qui deviendraient par exemple victimes de nouvelles maladies. Signalons enfin le danger économique que représenterait la dépendance du monde agricole vis-à-vis d'une multinationale unique pour son approvisionnement en semences de maïs ou de colza.

2.3 / Extensions aux espèces voisines

On sait aujourd'hui que les plantes cultivées échangent, par croisements spontanés, leurs gènes avec les espèces sauvages apparentées, qui sont souvent de mauvaises herbes. On appelle cela le flux de gènes. En France, des études récentes menées à l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique) ont montré que le gène de résistance à un herbicide implanté dans le colza pouvait se retrouver dans une mauvaise herbe apparentée, la ravenelle. Celle-ci devient alors fertile et insensible aux herbicides, une super mauvaise herbe. Ce flux de gène génère une "pollution génétique" qui, à l'inverse de la pollution chimique ou radioactive, est totalement irréversible. On ne pourra jamais rapporter au laboratoire un gène qui se serait échappé de la plante génétiquement modifiée.

2.4 / Acquisition d'une résistance par les insectes

Les maïs transgéniques dont la culture est aujourd'hui autorisée en France contiennent un gène de la bactérie du sol Bacillus thuringiensis qui synthétise dans la plante une toxine, dite Bt, qui lui permet de se défendre contre un insecte : la pyrale du maïs.

Contrairement à un insecticide classique, que l'on utilise à des moments précis, la plante transgénique produit la toxine en continu. L'insecte, étant au contact de cet insecticide d'une façon quasi permanente, va très vraisemblablement y devenir progressivement résistant. La toxine Bt sera alors inefficace à moyen terme et l'on devra de nouveau recourir aux insecticides toxiques que ces maïs devaient nous permettre d'éviter, augmentant ainsi la pollution des sols et des eaux, ou à de nouveaux maïs transgéniques. A moyen terme, ce processus recommencera et cette escalade aura pour seul résultat une pollution accrue de l'environnement. Parallèlement, le maïs transgénique conduira à la perte de l'agriculture biologique car la toxine Bt d'origine bactérienne est un des seuls insecticides autorisés dans les cahiers des charges de l'agriculture biologique.

2.5 / Les OGM en tant que vaccins

On parle actuellement beaucoup de manipuler génétiquement des plantes pour y introduire des vaccins. Le principe est assez simple : on introduit dans une plante un gène qui va produire une substance permettant de vacciner contre une maladie spécifique celui qui mange la plante.

Ce principe est séduisant, mais si des plantes contenant ces vaccins sont disséminées dans la nature et transmettent leurs gènes à d'autres plantes ou animaux, des quantités très importantes de ces vaccins peuvent se retrouver dans la nature. On ne sait pas comment y réagiront certains organismes, et il est à craindre que ces vaccins, présents en trop grandes quantités dans la nature, deviennent inopérants (ce qui se passe actuellement avec les antibiotiques).

3 / Les risques alimentaires

Les risques alimentaires sont peu connus car ils n'ont été que très peu étudiés. C'est donc le principe de précaution qui doit s'imposer.

3.1 / De nouvelles allergies

Les allergies alimentaires sont provoquées par les protéines, qui sont le produit d'expression des gènes. Introduire de nouveaux gènes dans un organisme, donc de nouvelles protéines, va accroître les risques d'allergies. Les risques sont aggravés du fait de l'adjonction de gènes en provenance d'organismes n'entrant pas dans la consommation alimentaire usuelle. Si l'exemple de l'introduction d'un gène de banane dans une tomate, pris souvent en exemple par les défenseurs des OGM, semble présenter des risques limités, il n'en est pas de même si le gène provient d'un scorpion ou d'un pétunia. Les scientifiques nous ont assuré que les risques étaient infimes, du fait des gènes utilisés. Cela a malheureusement déjà été contredit, malgré le caractère récent des manipulations génétiques.

 

La société Pioneer, première compagnie semencière mondiale, a produit un soja plus riche en méthionine, acide aminé essentiel qui n'est pas produit naturellement par l'homme. Pour ce faire, elle a rajouté à ce soja un gène en provenance de la noix du Brésil.

Des tests en laboratoire ont été faits pour vérifier que ce nouveau soja ne présentait pas de caractère allergène particulier, ils ont tous été négatifs. La noix du Brésil étant connue pour son puissant caractère allergène, des tests plus poussés ont été effectués, à partir du sérum sanguin de personnes présentant cette allergie. On s'est alors rendu compte que les personnes allergiques à la noix du Brésil étaient également allergiques à ce soja manipulé. Il n'a donc jamais été commercialisé.

A QUI PROFITENT LES OGM ?

 

1 / Les OGM permettraient de réduire la faim dans le monde ?

Certaines multinationales essaient de nous faire croire que les OGM sont utilisés pour obtenir de meilleurs rendements et réduire la faim dans le monde. Les récoltes sont pourtant suffisantes pour nourrir toute la planète, le problème vient de la répartition des aliments. Il faut signaler de plus que de nombreux champs en Europe sont mis en jachère du fait de l'excédent de production !

2 / Les OGM permettraient de produire moins cher ?

Le maïs Novartis sécrète une toxine Bt qui tue la pyrale du maïs, ce qui diminuerait l'usage d'insecticides. D'autres méthodes de lutte contre la pyrale existent cependant déjà, et les agriculteurs biologiques ont montré depuis longtemps qu'ils savaient s'en prémunir naturellement.

Dans la culture du maïs, ce sont les semences qui coûtent le plus cher, et les paysans ne sont pas du tout certains d'amortir le surcoût du maïs transgénique par rapport au maïs traditionnel.

3 / Les OGM pénalisent l'agriculture biologique

Les gènes étrangers introduits dans une plante ont la faculté de se propager dans d'autres organismes voisins. Si un agriculteur biologique cultive son maïs non loin d'un champ de maïs transgénique, il lui sera impossible d'empêcher que sa production ne soit polluée par le maïs voisin.

Le problème se pose également dans le cas du transport. S'il sous-traite l'acheminement de sa production sur les lieux de vente à un transporteur qui a auparavant acheminé du maïs transgénique, le maïs biologique risque d'être également pollué.

Le surcoût de l'agriculture biologique en général n'est pas dû qu'au caractère extensif de la culture, mais également en grande partie aux contrôles qui sont réalisés tout au long du processus de production pour en garantir le caractère bio. C'est au paysan de prouver qu'il n'a utilisé que des semences, des engrais, des insecticides naturels, et tous ces contrôles coûtent cher.

L'apparition de plantes manipulées génétiquement va rendre ces contrôles plus pointus donc plus lourds et plus chers. Dans le cas exposé plus haut, le paysan biologique peut voir sa production polluée par un autre maïs sans qu'il ne puisse rien faire pour y remédier, et devra vendre son maïs bien moins cher, ce qui peut conduire à sa faillite. Comme dans le cas des pollueurs, ce sont les producteurs propres qui doivent payer pour les autres.

Le maïs de Novartis est d'autre part une véritable déclaration de guerre à l'agriculture biologique. Le gène de résistance à la pyrale du maïs qu'il contient produit une toxine qui tue cet insecte. La pyrale y étant soumise massivement et d'une façon continue, l'insecte va développer une résistance à cette toxine, comme dans le cas des insecticides utilisés trop couramment. Or, cette toxine est originaire d'une bactérie du sol, le Bt, qui est un des seuls insecticides autorisés dans l'agriculture biologique pour toutes les cultures. Cet insecticide bio se décompose en une journée ou deux et n'est actif que dans le tube digestif de la pyrale du maïs. Il ne pollue donc pas le sol, et les insectes ne restent pas à son contact d'une façon prolongée. Dans le cas du maïs transgénique, la toxine est synthétisée pendant toute la durée de vie de la plante et dans tous ses éléments, ce qui ne peut qu'accélérer la résistance de la pyrale et d'autres insectes à moyen terme.

4 / Quelques multinationales surpuissantes veulent mettre sous tutelle la planète

4.1 / Pourquoi le consommateur est négligé

Les manipulations génétiques ont recours à des techniques très récentes et mal maîtrisées. Elles présentent un danger écologique majeur et posent d'évidents problèmes d'éthique. Leur impact sur l'environnement n'a été que très partiellement étudié.

Malgré cela, on n'a jamais donné à la population la possibilité de s'exprimer sur ces choix irréversibles. Jamais le consommateur n'a été alerté au sujet des dangers potentiels qu'il encourrait, alors que tous les sondages montrent que les Français et les Européens sont majoritairement contre les OGM.

Les firmes agrochimiques savent qu'informer le consommateur sur l'introduction des OGM dans leur alimentation risque de réduire à néant les profits espérés. L'être humain sert de cobaye pour quelques très riches multinationales qui ne rêvent que d'avoir une main-mise totale sur l'agriculture mondiale. Ce sont les Etats-Unis et l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui ont imposé la possibilité qu'une poignée d'entreprises puisse détenir des "brevets sur le vivant" , ces firmes étant bien sûr majoritairement américaines.

Hier, la sagesse paysanne était la garantie de notre avenir alimentaire. Ce pouvoir est en train de passer aux mains de multinationales pour lesquelles "amour de la terre" ne signifie que "profits rapides et importants" .

Si personne ne s'oppose aux ambitions de ces multinationales qui ont mis en uvre des moyens colossaux, les plantes transgéniques vont contaminer toutes les plantes naturelles et à long terme, il n'existera plus qu'une seule espèce de maïs, une seule espèce de colza, une seule espèce de coton, etc. Le monde agricole sera alors sous la dépendance totale de trois ou quatre firmes pour son approvisionnement en semences, en engrais, en herbicides et insecticides. Ces quelques multinationales pourront alors imposer leurs prix et leurs décisions aux agriculteurs, voire aux Etats qui auront besoin de semences brevetées pour nourrir la population.

4.2 / La faiblesse des Etats

L'arrivée des premières cultures transgéniques en Europe illustre bien la faiblesse des Etats par rapport aux intérêts commerciaux des grandes multinationales, en même temps que l'impérialisme américain dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Au début de la culture du maïs transgénique, celui-ci a été importé des Etats-Unis vers l'Union européenne en toute illégalité et au su des autorités communautaires et américaines.

Les firmes agrochimiques cultivaient, mélangeaient à du maïs traditionnel et exportaient dans l'Union européenne leurs produits transgéniques, bien que les compagnies savaient parfaitement que cela était illégal. Il a fallu les protestations de Greenpeace pour qu'après des mois de silence, les autorités européennes ne saisissent un chargement. Depuis, sous la pression des Etats-Unis, le gouvernement français à cédé aux exigences de commercialisation et de culture des plantes transgéniques.

Ce mélange de produits transgéniques signifie l'impossibilité pour le consommateur de choisir des produits non modifiés génétiquement. Les fabricants de ces produits transgéniques savent bien que les consommateurs refuseraient de les utiliser s'ils avaient le choix. C'est la raison pour laquelle les firmes les mélangent avec des produits sains, et prétendent qu'il leur est impossible de séparer les différentes filières de production.

QUE DEMANDE GREENPEACE ?

Le génie génétique est une science très récente et encore méconnue. Greenpeace s'oppose à la dissémination d'OGM dans l'environnement car les conséquences à moyen et long terme sont totalement inconnues. * Les produits alimentaires contenant des OGM ont l'obligation d'être étiquetés depuis le 1er septembre 1998, afin que le consommateur puisse faire son choix en toute connaissance de cause. Mais cet étiquetage est noyé dans la liste des ingrédients et difficilement identifiable. De plus, il ne concerne pas les additifs ou les émulsifiants à base d'OGM, qui représentent environ 80 % des aliments contenant des OGM. Greenpeace demande donc que l'étiquetage, clair et voyant, soit obligatoire dès lors que des OGM sont intervenus dans le processus de fabrication d'un produit alimentaire, qu'ils soient détectables analytiquement ou pas. * A cette fin, nous demandons la séparation des filières OGM et non OGM, et ce à tous les stades, depuis la semence jusqu'à l'assiette du consommateur. C'est la seule façon de permettre au consommateur de choisir en connaissance de cause et d'influer sur les disséminations d'OGM.

COMMENT RECONNAITRE LES OGM ?

Le Règlement européen concernant l'étiquetage des produits à base de maïs ou de soja transgénique est entré en vigueur le 2 septembre 98.

Etiquetés

Les fabricants ont obligation de faire figurer sur les emballages de leurs produits la mention &laqno; issu de maïs / soja génétiquement modifié &laqno; pour les ingrédients issus de maïs ou de soja génétiquement modifiés : Maïs : maïs, pétales de maïs, farine de maïs, fécule de maïs, semoule de maïs, flocons Soja : soja, farine de soja, protéines (végétales), concentrat protéique

Non étiquetés ! ! !

Mais les additifs alimentaires, arômes, solvants d'extraction ne sont pas, eux, soumis à la loi sur l'étiquetage ! De même que les produits dérivés, qui ne contiennent plus l'ADN de l'OGM.

Maïs : huile (ou graisses végétales), amidon, dextrose, dextrines, glucose, maltodextrines

Soja : l'huile (ou graisses végétales), la lécithine de soja (E322) (émulsifiant permettant de mélanger l'eau et l'huile)

L'étiquetage permet au consommateur de choisir, mais n'est pas une finalité, car étiqueter les produits ne résout pas les problèmes écologiques de la mise en culture des OGM dans l'environnement ! Des dérivés de soja et de maïs sont présents dans 60% des produits alimentaires élaborés.

On considère que seuls 20% de ces produits sont concernés par l'étiquetage.

Dans l'alimentation animale, le maïs est utilisé sous forme de corn gluten feed, et le soja sous forme de tourteaux de soja. L'alimentation animale représente le plus gros tonnage pour l'utilisation du soja et du maïs.

L'analyse des OGM pose problème aujourd'hui car, même si les méthodes d'analyse sont très sensibles, elles ne sont ni normalisées, ni &laqno; quantitatives &laqno;, (c'est à dire qu'on sait détecter la présence d'OGM dans un produit, mais pas la quantité)

Greenpeace pense que l'étiquetage doit indiquer si des OGM sont intervenus dans le processus de fabrication du produit alimentaire, même si l'on n'en retrouve pas dans le produit final. C'est la seule façon pour que les consommateurs puissent véritablement dire non à la dissémination d'OGM dans l'environnement.

LA LISTE DES PRODUIST CONTENANT DES OGM PRESENTS EN FRANCE

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