Pour un arrêt immédiat et sans concession de la production de déchets nucléaires civils et militaires

ATOMIQUE ta mère

 

Heureusement, on l'oublie...

Il plane au dessus de nos têtes une dizaine de milliers d'ogives nucléaires aux mains des membres réservés du club atomique.

Cet arsenal dissuasif aurait, depuis 1945, évité le choc frontal entre les forces de l'OTAN et celles du pacte de Varsovie... il n'a pas empêché le foisonnement de dizaines de conflits conventionnels militaro-économiques... business oblige.

La répartition du pouvoir nucléaire entre pays démocratiques (sous l'hégémonie des USA) est garantie aujourd'hui par le Traité de non-prolifération, par la Convention sur l'interdiction de fabriquer des matières fissibles à usage militaire et par le Traité d'interdiction des essais nucléaires. Ces accords mondiaux sont censés régulariser et empêcher la prolifération horizontale de l'arme nucléaire (un peu de bombes pour tous). Mais si la porte du club est effectivement très privée, il n'en est pas de même de la prolifération verticale (beaucoup de bombes pour quelques-uns) pour certains membres du club. C'est en toute légalité que de nouvelles générations d'armes &laqno;robustes» sont à l'étude, car ces traités ne s'appliquent pas aux expérimentations par essais sous critique (sans réaction nucléaire) ni aux simulations d'essais en laboratoire par la fusion nucléaire dans les puissants Lasers Mégajoules. Ces expérimentations nécessitent une machinerie très sophistiquée et très dispendieuse, seuls les pays les plus riches peuvent y prétendre, la boucle est bouclée, le pouvoir est conservé... En France, le programme de simulation a débuté il y a une vingtaine d'années, les premières expériences devraient commencer à partir de l'an 2000 sur le site de Barp en Gironde. Il en coûte actuellement, environ 1,8 milliard de francs par an aux contribuables, ce budget est voté depuis 1997 par le gouvernement pluriel, le PCF s'abstenant prudemment.

La campagne d'actions &laqno;abolition 2000» vise comme son nom l'indique à l'abolition des armes nucléaires pour l'an 2000. Certains pays et de nombreuses organisations sont parties prenantes dans cette initiative qui suscite peu d'intérêt chez les populations pourtant très concernées. Le club nucléaire quant à lui mène aujourd'hui les négociations Start III sur le désarmement nucléaire qui devraient réduire de deux tiers le nombre de missiles intercontinentaux.

Voilà pour le bâton ; et maintenant la carotte...

La carotte, c'est le nucléaire civil, l'atome pour la paix, plutogène et électrogène. Environ 450 réacteurs en fonctionnement au monde, dont 58 dans une France qui tend à devenir le grenier électronucléaire du reste de l'Europe. Une France isolée dans sa stratégie énergétique jusqu'au-boutiste, où le nucléaire est plus qu'un objet de profit capitaliste : une religion d'Etat. L' énergie nucléaire c'est 5 % de toute l'énergie consommée dans le monde, seulement 15 % de l'énergie consommée en France, soit 80 % de 1'électricité nationale, et une femme sur quatre (un homme sur vingt) touchée dans sa thyroïde, cela n'a rien à voir disent les officiels.

Qu'est ce qui nous gêne dans le nucléaire civil ? Avec l'atome du progrès, socialisme et électrification, comme pour les Organismes Génétiquement Modifiés, les Etats jouent aux apprentis sorciers et au chaudron magique. Ces deux technologies font courir de grands risques au très grand comme au très petit, de l'échelle planétaire aux chromosomes de notre ADN. Ces deux technologies sont des facteurs d'accidents catastrophiques bien trop onéreux en vies et en richesses qui ne sont jamais prises en compte dans les calculs de prix de revient. Deux technologies absolument antidémocratiques qui nécessitent l'emploi d'experts, une centralisation extrême et la sécurité impliquant forcément la militarisation de la société. Deux technologies, vecteurs de la mondialisation, touchant des éléménts vitaux, énergie et nouriture, dont le contrôle est une arme aux mains d'un pouvoir totalitaire...

Diversification énergétique

Ce terme à la mode désigne les orientations actuelles du programme d'EDF et de certains écologistes, mais ne nous y trompons pas. L'entreprise fait aujourd'hui beaucoup de publicité sur l'évolution de sa production électrique (vers le solaire, le gaz, l'éolien...) alors qu'en fait, elle s'évertue avant tout à faire perdurer son parc de centrales atomiques à risque et à rejets de poisons normalisés. L'ouverture à la concurrence du marché énergétique ne sera pas comme certains le pensaient, la mort économique de l'énergie électronucléaire, EDF a perdu son monopole de production mais conserve la majorité de ses clients, les deux tiers, petits clients dits &laqno;captifs» qui sont obligés de consommer de l'électricité nucléaire. Les gros clients &laqno;éligible» (entreprises importantes) ont le droit d'acheter selon leur préférence, au plus concurrentiel.

Sortir du nucléaire

Depuis quelques années, EDF saborde son parc de centrales électrogènes dites centrales thermiques à énergie classique (charbon et fioul), et parallèlement ne développe pas les centrales au gaz (sauf à l'étranger). Or aujourd'hui les centrales thermiques classiques sont compétitives et quoique toujours productrices de C02, I'évolution technologique les rend beaucoup moins polluantes que par le passé. La sortie du nacléaire doit et peut encore se faire en ayant recours temporairement aux centrales à charbon, le risque l'impose. Dévorez le livre de Belbeoch &laqno;Sortir du nucléaire c'est posssible...» 10 francs aux éditions L'esprit frappeur.

Le grand mensonge : les Verts antinucléaires.

Aujourd'hui, les pronucléaires sont clairement identifiés et s'expriment abondamment. Les Verts, sont les seuls à détenir l'image médiatique antinucléaire et savent l'utiliser à leurs pauvres fins électorales. Quelle imposture, alors qu'ils ont signé, en 1997 : un accord électoral avec des nucléaristes (le PS) et, depuis qu'ils sont au gouvernement : le démarrage de la centrale de Civaux, I'autorisation de la culture du maïs transgénique, le redémarrage du surgénérateur Phénix... et cet été l'extension de l'usine nucléaire Mélox dans le Gard et la création d'un laboratoire à Bure dans la Meuse, futur premier site d'enfouissement irréversible des déchets...

Avant d'arriver au gouvernement, les Verts allemands avaient dans leur programme un plan de sortie du nucléaire en 1 an (plan Okosintitut). Les Verts français étaient plus frileux et revendiquaient une sortie en 7 ans (plan Inestène). Une fois arrivés au pouvoir, ces partis écologistes ont adopté des stratégies beaucoup plus &laqno;raisonnables». Ils entendent maintenant respecter les exploitants nucléaires et la longueur de vie des centrales. C'est donc au minimum 25 ans de nucléaire que nous proposent ces lascars, 25 ans de risque majeur potentiel, 25 ans de déchets supplémentaires et 25 ans qui laisseront le temps au gouvernement de se renouveler et de renouveler le parc de centrales avec le nouveau réacteur EPR (European Présurised Reactor). EDF vient de donner un sursis jusqu'en 2003 pour poser sa demande d'autorisation de construction.

Le parti Vert, au cours de ses innombrables représentations médiatiques, avance la solution aujourd'hui insuffisante donc illusoire des énergies renouvelables comme énergie de substitution au nucléaire et ne parle jamais du possible recours au charbon au fioul ou au gaz. Pour les Verts ces solutions énergétiques iraient à l'encontre des prises de position de l'Etat francais dans ses engagements internationaux pour réduire l'effet de serre. Grâce au nucléaire, la France revendique un &laqno;niveau zéro pollution» (en C02), ce qui lui donne un énorme avantage dans le futur marché de la dépollution : l'achat et la vente du droit à polluer, quotas ou crédits d'émission de gaz à effet de serre. Le recours au charbon, engendrant du C02, impliquerait un important manque à gagner. La sortie mondiale du nucléaire, transitoirement avec le charbon en attendant les énergies renouvelables, n'aurait pourtant qu'une infime incidence de 2,5 % d'augmentation sur la production de gaz à effet de serre. Se poserait alors toujours la question de quoi produire et pourquoi faire?

Profit ou bien-être, il faut choisir. Nous sommes à un tournant décisif de l'ère nucléaire. La sortie du nucléaire, ou le renouvellement du parc, sont des enjeux d'importance pour l'avenir de la société. Il est regrettable que, à l'exception de rares associations antinucléaires, les autres composantes de la société civile, groupes et individus, ne prennent pas position publiquement. La sortie du nucléaire, maintenant ou dans 25 ans et jamais ? Heureusement il y a les diverses manifs unitaires pour nous le faire oublier...

Collectif La Rotonde,

Toulouse, octobre 1999

STOPPE GOLFECH AVANT QU'IL NE TE STOPPE !

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