LA POUBELLE EST PLEINE

 SOMMAIRE


  • LES PIEGES DU DEBAT
    SUR LE NUCLEAIRE
  • LA PRODUCTION
    DES DECHETS
  • LA GESTION DES DECHETS
  • LE POINT SUR LES LUTTES
  • TCHERBOBYL,
    ONZE ANS APRÈS
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    les centrales nucléaires françaises
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    N19-Juin 97

    STOPPE GOLFECH AVANT QU'IL NE TE STOPPE

    NUCLEAIRE : POURQUOI ATTENDRE L'ACCIDENT ?

    Octobre 1998 -- Article paru dans le N23 d'InfoSuds

    A l'heure du bilan stratégique qui pousse à la réduction de l'armement nucléaire mondial, à l'heure du bilan énergétique qui voit de nombreux pays (Suède, Grande Bretagne, Etats-Unis) abandonner l'atome, la branche "nucléocratique" de la bourgeoisie d'Etat française(1) ne lâche pas la partie. Pour maintenir son hégémonie industrielle et les confortables budgets publics dont elle dispose, cette caste a entrepris de positionner l'appareil productif français vers la production d'électricité pour le monde entier. Mais voilà, le château d'eau nucléaire a une contrepartie: la poubelle nucléaire, et la poubelle est déjà pleine. Aussi, avant de réaliser son rêve et d'étendre les capacités de production électriques, la "nucléocratie" doit résoudre le problème des déchets vis à vis de la population et des acheteurs étrangers. Dans la mesure où la gestion sans faille des déchets, comme de la production électronucléaire, n'est pas économiquement concevable, résoudre le problème c'est faire accepter le risque. C'est sur le terrain idéologique que le lobby nucléaire doit lutter désormais car la population, échauffée par les incidents, dérapages et autres accidents, commence a avoir la trouille de l'atome, fut-il civil. Pour venir à bout de la peur, le marketing publicitaire et l'arrosage tous azimuts sont plus efficaces que les vieilles armes du secret et de la matraque. C'est pourquoi on privilégie aujourd'hui la désinformation et la corruption.

    La désinformation passe par une argumentation technique partiale, comme le dit EDF(2), "nous mobiliser pour apporter à nos clients, aux élus et aux médias toute l'information dont ils ont besoin (...) c'est le meilleur moyen pour préserver la pérennité et le développement de notre production d'électricité d'origine nucléaire".

    Quant à la corruption, elle passe, pour les élus, par les petites primes et la manne de la taxe professionnelle et, pour la population, par l'éternel chantage à l'emploi. Et tant que rien ne pète...

    Au-delà de la peur il y a la question politique, dont les termes ne varient pas. Accepter le nucléaire, c'est remettre le destin des générations futures entre les mains de la caste "nucléocratique", c'est accepter une énergie centralisée et monopolisée qui rend impossible le développement des énergie alternatives et deviendra à coup sûr un moyen de pression. C'est accepter aujourd'hui le gaspillage des fonds publics, les zones d'ombre, le mensonge d'Etat. C'est accepter, pour l'avenir, la stérilisation de territoires de plus en plus vastes et un état policier de plus en plus présent, seul à pouvoir à assurer la gestion politique du risque.

    Pour 100.000 ans...


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