Michel Warchawsky, journaliste et écrivain franco-israélien:

Terminer la guerre de colonisation 18 octobre 2003.

Walid Attalah: il s'agit d'un etat raciste base sur la segregation 10/10/2003

la campagne contre le mur de l¹apartheid 11/03

Partir en mission civiles de protection du peuple palestinien

2001/2004 : 3 ans d'agressions impérialistes

De Kaboul à Bagdad via Gaza

 

DOSSIER PALESTINE 2002

SOMMAIRE

LES PALESTINIENS SANS TOIT NI CHOIX

un peu d’HISTOIRE... GUERRES ET NEGOCIATIONS ISRAELO-PALESTINIENNES

POUR L’AUTODETERMINATION DES PALESTINIENS EN PALESTINE

REFUGIE-ES Les laissés pour compte

EMPECHE A TOUT PRIX LE RETOUR

1948 : AL NAQBA : la catastrophe Interview d'un palestinien né en 1947 (en ligne ces jours ci)

Jérusalem, au coeur du conflit

COLONISATION ISRAELIENNE = EXPROPRIATIONS PALESTINIENNES

1987/2001 : D’UNE INTAFADA À L’AUTRE

L’ EAU DES RELATIONS A SEC...

LES LIMITES DU FAR-WEST ISRAELIEN

ISRAEL : "le militaire civilisé dans une société militarisée

EN ISRAEL, DES HISTORIENS REMETTENT EN CAUSE LA REECRITURE DE L’HISTOIRE

“NOUS n’IRONS PAS LA FAIRE”

ANTISEMITISME Les ennemis de nos ennemis ne sont pas nos amis...

Manifeste pour un juste règlementdu conflit israélo-palestinien

Des Juifs de Belgique s’impliquent et s’expliquent

Mise en question des rapports Etat-nation

Ce dossier a été réalisé en février juste avant la victoire de Sharon aux élections. Aujourd'hui, la "Sainte Alliance" a eut lieu, dans un gouvernement de "salut national" dont l'objectif est de mener une guerre sans merçi au peuple palestinien : droite (Likoud) + travaillistes + extrême droite + partis religieux = l'entrainement de toute cette région dans une guerre totale. A cette heure ci (5/03/20001) le gouvernement israélien envisage l'entrée de ses troupes d'occupation dans les territoires sous contrôle de l'autorité Palestinienne, pendant qu'on criminalise l'Autorité et les collaborateurs d'Arafat. Hier, pour avoir tiré sur un jeune qui passait dans la rue et l'avoir tué, un militaire israélien a pris 1 mois femre, pendant que la foule israéleinne lynchait un ouvrier palestinien dont le seul tort était d'être dans le même quartier que l'attentat qui a fait 4 morts.

LES PALESTINIENS SANS TOIT NI CHOIX

Maisons dynamitées, jeunes tirés comme des lapins, emprisonnés, blessés, commandos israéliens d’éxécutions extra-judiciaires, frappes aériennes sur des civils, blocage des territoires, humilatiosn et vexations, millions de réfugié-es croupissant dans les camps, il ne se passe pas un jour sans que l’intifada palestinienne ne vienne rappeller à l’opinion mondiale le sort fait depuis 50 ans au peuple palestinien. Alors que l’Etat israélien ne lache que ce que les révoltes lui arrachent, au prix du sang, la tenue d’élections en Israël ne saurait hélas apporter d’espoirs aux palestiniens. Les changements intervenus (travaillistes/Likoud) dans le passé n’ont jamis remis en cause le projet sioniste, auxquel adhère une majorité de la population, qui jusqu’à aujourd’hui n’en a tiré que des avantages. Mais l’irruption une fois de plus de la guerre dans les foyers israéliens et la menace d’une insurrection généralisée entraine l’Etat dans une fuite en vant dans la repression, et la société israélienne dans une schizophrénie guerrière et dangereuse dont l’issue ne saurait être que militaire. L’arrivée prochaine du Likoud aux affaires risque d’embraser la région. Les choix faits par la puisance américaine, la pax américana après la guerre du golfe, de s’asseoir sur un réglement global de la paix au proche et Moyen Orient, ne peuvent qu’être des germes de guerre. La cohéxistence d’un état riche dans un tiers monde ravagé par la misère (après la mise à genoux de l’Irak et sa dégringolade dans le Tiers Monde) est aussi un facteur de tension. Mais les intérêts occidentaux dans cette région ne sauraient souffrir la création d’états indépendants, même si c’est la dernière solution pour garantir la survie de peuples. Les peuples palestiniens et kurdes sont dans ce cas. Le discrédit de l’ONU a a gagné une couche en plus, elle qui a été incapable de faire appliquer les résolutions qu’elle avait elle même votée. En palestine l’ONU a montré comme avant au Rwnda ou en Bosnie de quel côté du manche elle est,de celui de l’impérialisme. Mais si la cause est juste il semble pourtant que la solidarité active a du mal à se mettre en place. Génes par la crainte d’être accusés d’être antisémite (ce que ne manquent pas de rappeller certains pans de la communauté juive), paralysés par une complexité et un rideau de fumée qu’il est bien arrangeant de considérer opaque, la Palestine, si elle est à la une des médias, n’est pourtant pas à la une de la solidarité politique. Pourtant l’engagement quotidien de nombreux juifs en soutien à Ia cause palestinienne vient balayer les arguments de cux qui veulent nous faire croire à une guerre de religion (voir ci-contre). Il nous semble pourtant necéssaire d’essayer de comprendre cette situation. C’est ce que nous avons tenté, en venant rappeller des faits de base : historiques, et géo-politiques, qui sembleront évidents à certain-es mais viendront peut être apporter des éléments de réponse. Des positions parfois contradictoires sur l’analyse, n’étant pas des spécialistes, mais qui veulent ouvrir un débat, et surtout apporter notre modeste pierre à l’intifada, le soulèvement que nous appellons de nos voeux là bas bien sur , mais aussi ici.

Yann

un peu d’HISTOIRE... GUERRES ET NEGOCIATIONS ISRAELO-PALESTINIENNES

- 1947 : Les deux tiers de la population de Palestine (occupée alors par les britanniques) étaient des Arabes palestiniens qui possédaient 93% du pays. Les 7% restants étant détenus par la communauté juive. Mais L’ONU partage la Palestine en deux Etats, l’un juif, l’autre Arabe. 86% du territoire donné à Israël sont alors habités ou possédés, largement sous forme publique, par des Arabes palestiniens.

- 1948-1949 : Première guerre israélo-arabe. L’Etat arabe (mort-né) est annexé d’un tiers par le nouvel Etat d’Israël (composé alors de 650 000 juifs), toute la Cisjordanie par la Jordanie et la bande de Gaza est administrée par L’Egypte. Les deux tiers de la population palestinienne (soit près de 900 000 réfugiés) sont expulsés dans les pays voisins et leurs terres nationalisées par Israël.

1964 : Création de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), qui pratique la lutte armée. Arafat en devient le chef à partir de 1969.

1967 : Guerre de 6 jours. Israël occupe le reste de la Palestine (Cisjordanie, Gaza, Jérusalem Est), le Sinaï égyptien (restitué en 1982) et le Golan syrien. 300 000 Palestiniens sont encore exilés. Début de la colonisation systématique des nouveaux territoires occupés. L’ONU reconnaît le droit au retour des réfugiés palestiniens en Palestine.

1978-2000 : Invasions du Liban (sanctuaire de l’OLP) et contrôle du Liban Sud par Israël.

1987-1993 : Première Intifada, suspendue avec les accords d’Oslo.

1988 : L’OLP condamne le terrorisme.

1993 : Reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP.

1994 : L’Autorité palestinienne gère la bande de Gaza et une infime partie de la Cisjordanie (application partielle des accords d’Oslo).

1996 : Victoire aux législatives du Fatah d’Arafat, élu président de l’Autorité palestinienne, lors des premières élections palestiniennes.

2000-2001 : Seconde Intifada.

 

POUR L’AUTODETERMINATION DES PALESTINIENS EN PALESTINE

L’Autorité palestinienne ne contrôle encore que 40% du territoire et 20% de la population de la Cisjordanie (60% du territoire et 99% de la population de la bande de Gaza), en ne disposant généralement que de pouvoirs municipaux... Ce territoire éclaté est sous la totale dépendance de l’armée Israélienne, qui décide de l’ouverture et de la fermeture des accès. 90% du commerce extérieur de l’Autorité palestinienne (importations et exportations) sont contrôlés par Israël. Le PNB palestinien par tête a régressé ainsi de 2245 dollars en 1992 à 1940 dollars en 1999. La même année, le nombre de chômeurs représentait 20% de la population active en Cisjordanie et 27% dans la bande de Gaza. Mais un tiers de plus en cas de bouclage par les forces Israéliennes. Depuis le 28 septembre 2000, début de la seconde Intifada, le taux de chômage des territoires occupés atteint 50%, soit près de 500 000 travailleurs palestiniens. Au 30 juin 2000, outre les 2,2 millions de ressortissants de l’Autorité palestinienne, il y avait toujours plus de 3,7 millions de réfugiés palestiniens au Proche-Orient répartis sur la Jordanie (42%), la Palestine (37,6%), la Syrie (10,4%) et le Liban (10%). Un tiers de ces réfugiés vivaient dans 59 camps situés en Palestine (50%), en Jordanie (23%), au Liban (18%) et en Syrie (9%). Actuellement, 27% des réfugiés palestiniens de Cisjordanie et 55% des réfugiés de la bande de Gaza vivent dans des camps. Le financement des camps de réfugiés palestiniens est assuré à 95% par l’ONU depuis 1948. Mais à partir de1998, l’aide s’est réduite de 20% et correspond à 94 dollars par an pour chaque réfugié, contre 120 en 1992. Si l’Autorité palestinienne est constamment confrontée aux pires difficultés pour céder aux exigences Israéliennes sans contreparties, cette nouvelle administration demeure un régime autoritaire. L’entretien des 27 000 policiers palestiniens absorbe le tiers des dépenses annuelles de l’Autorité palestinienne.

Et en plus d’une juridiction d’exception à Gaza et de 300 prisonniers politiques, les arrestations arbitraires, la torture et la peine de mort sont couramment pratiquées par les fonctionnaires d’Arafat. De son côté, Israël se veut être une démocratie, mais uniquement pour ses ressortissants juifs. Les autres, citoyens ou non, subissent à vie les violences de l’apartheid : vol des ressources naturelles, précarisation économique, destruction d’habitations, déportations massives, regroupement en ghettos ou en camps, emprisonnements et assassinats. Jusqu’à la torture systématique des interpellés, légalisée par Israël depuis 1996 pour sa “sécurité intérieure”. Le peuple palestinien veut en finir avec l’ensemble des discriminations et agressions endurées, d’origines Israéliennes ou autres. L’Intifada est donc la légitime défense des palestiniens qui veulent vivre libres en Palestine. Sera-t-elle exercée contre toutes les oppressions ? Même si, dans le contexte international actuel, la reconnaissance officielle du peuple palestinien passe juridiquement par la création d’un Etat palestinien ? Mais cet Etat en gestation surveillée, isolé dans une région stratégique, sera difficilement capable de garantir le droit au retour de l’ensemble des réfugiés, d’obtenir des dédommagements financiers et d’appliquer la souveraineté politique du peuple palestinien. Car l’autodétermination générale des palestiniens n’est toujours pas effective. Et finalement, l’Etat Israélien préfère sous-traiter avec un Etat dépendant mais responsable (même embryonnaire), plutôt qu’avec un peuple incontrôlé et n’ayant plus rien à perdre à ses portes.

Téka

REFUGIE-ES Les laissés pour compte

Il y a actuellement, sur 7,9 millions de Palestiniens recensés dans le monde, plus de 3 millions de réfugiés (dont 250.000 en Israël même, où ils ont été chassés de leurs villages et n'ont pu y retourner). On a là sans doute un exemple unique d'un aussi grand nombre de personnes empêchées depuis plus de cinquante ans, à l'exception d'une infime minorité, de rentrer chez elles, et dont au surplus la moitié - en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban - vivent encore dans des camps, dans des conditions de grand dénuement. L'avenir de ces réfugiés paraît sombre. Le gouvernement israélien reste catégoriquement opposé au retour d'un seul réfugié dans ses propres frontières, et n'accepte qu'à contrecoeur de discuter la seule éventualité du retour d'un nombre limité en Cisjordanie. C'est en fait l'existence même du droit au retour qu'il conteste. Quant à la direction politique palestinienne, elle s'est alignée totalement sur les stratégies israélo-américaines dans la région.

Les Palestiniens expulsés en 1947-48 et en 1967 tiennent à leurs souvenirs d'enfance et à leurs maisons familiales. Ils revendiquent le droit au retour, droit qui leur est d'ailleurs reconnu officiellement, ainsi que celui de l'indemnisation de leurs pertes matérielles, par la résolution 149 adoptée par les Nations Unies en 1948. Ce problème est d'importance et le fait que 50 ans plus tard, 70% des Palestiniens soient toujours des réfugiés, l'illustre parfaitement. Dans les accords d'Oslo, le problème des réfugiés a perdu toute priorité. La recherche d'une solution à ce problème a été reportée aux dernières négociations sur le statut final des Palestiniens. L'euphorie après le accords de paix et l'illusion que la question palestinienne était résolue ont provoqué une diminution drastique des moyens financiers de l'UNWRA, l'agence spéciale de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. De ce fait, les conditions de vie quotidienne des Palestiniens se sont sensiblement dégradées: dans les territoires occupés, 35% d'entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté; au Liban, ce chiffre atteint même 60%. En Israël, tous les partis politiques (l'extrême droite, la droite du Likoud, mais également la social-démocratie du Parti travailliste et le Mouvement de la Paix «Peace Now») refusent clairement le retour des réfugiés de 1948 et de 1967. Le gouvernement actuel du premier ministre Ehoud Barak se donne encore un an au moins pour conclure la convention de paix définitive avec les Palestiniens. Lors des négociations, le problème du retour de plus de quatre millions et demi de réfugiés sera le sujet de discussions très difficiles. Même si les Palestiniens peuvent s'appuyer sur le droit international, ils devront faire des efforts surhumains pour faire inscrire leur droit au retour à l'agenda politique et pour trouver un appui efficace auprès des décideurs politiques occidentaux. C'est la raison pour laquelle BADIL, centre palestinien de recherche pour les droits des réfugiés, a lancé une campagne de pétition internationale pour le droit au retour et l'indemnisation des réfugiés palestiniens. BADIL propose la création d'une «Société palestinienne de la Terre». Cette ONG indépendante aurait un double but: en premier lieu, créer un cadastre palestinien, auprès duquel les réfugiés pourraient obtenir toutes les informations nécessaires sur les biens que les familles palestiniennes ont perdus suite à leur expulsion en 1948 ou 1967, et, deuxièmement, former un large réseau reliant tous les membres de la diaspora palestinienne: les camps de réfugiés, mais aussi les individus éparpillés dans le monde entier. Ce réseau devrait être capable de lancer une campagne efficace de lobbying en faveur des droits des réfugiés palestiniens. Badil Resource Center: http://www.badil.org/ Le droit au retour n'est pas seulement une question de principe, il s'agit d'une revendication réaliste. Un des arguments israéliens est que le retour est «impraticable» par manque d'espace pour ces expulsés. Cet argument est réfuté par BADIL: la majorité des Juifs (78%) se concentre sur seulement 15% du territoire d'Israël, tandis que le reste des terres - appartenant aux Palestiniens - est peuplé par 154.000 Juifs. L'argument israélien décrétant le retour des Palestiniens impossible par manque d'espace n'est donc pas valable. Pendant la période 1989-1997, 800.000 immigrés juifs se sont installés en Israël, venant de l'ex-Union soviétique et d'Éthiopie. Or, 27% des immigrés russes ne sont pas juifs, ce qui rend l'exclusion des Palestiniens encore plus indéfendable.

www.solidarité-palestine.org

EMPECHE A TOUT PRIX LE RETOUR

Entre 1949 et 1953, Israël se dote d'un arsenal juridique pour empêcher le retour des réfugiés palestiniens et pour régler définitivement leur expropriation: ® La «Loi sur le Retour» donne le droit à tout Juif de toute nationalité de s'installer en Israël et d'acquérir la citoyenneté israélienne. Cette loi impose une série de conditions extrêmement sévères aux «non-Juifs» de sorte que la majorité des Palestiniens expulsés ne peuvent remplir ces conditions et sont donc interdits de retour;

la «Loi sur la propriété des absents» permet le transfert des biens des «absents» (les réfugiés) aux organismes juifs;

la «Loi d'exception sur les zones de sécurité» donne le droit aux autorités israéliennes de créer des zones militaires de sécurité auxquelles les expulsés palestiniens n'ont plus accès;

la «Loi sur la gestion des terres abandonnées»;

la «Loi sur l'acquisition des terres».

Toutes ces lois ont permis de légitimer l'expropriation des Palestiniens. Pour ce faire, les Israéliens ont également très souvent recours aux lois d'exception britanniques de 1936: les «Defence Emergency Regulations». Toutes ces lois ont un caractère raciste et discriminatoire car elles font une distinction claire entre «Juifs» et «non-Juifs». Les pays d'accueil Les Palestiniens se sont dirigés soit vers les localités les plus proches de leurs villages d'origine, soit vers les lieux où ils avaient des parents ou des connaissances. Paradoxalement, c'est le petit royaume de Jordanie, le plus pauvre des pays de la région, qui a vu arriver le plus grand nombre de réfugiés sur son territoire, à savoir environ 500.000 entre 1947 et 1949. La Syrie et le Liban en accueillent chacun plus de 100.000. L'Irak, pays vaste et riche à l'époque, en reçoit moins de 5.000, et les pays du Golfe quasiment aucun à ce moment. Mais nombre de Palestiniens, en particulier parmi les plus qualifiés, iront contribuer à construire l'économie moderne de ces pays. Au lendemain de la fin de la première guerre israélo-arabe et de la proclamation de l'État d'Israël, il ne reste plus en Palestine que 150.000 habitants arabes sur une population initiale d'environ 1.400.000 Palestiniens.

www.solidarité-palestine.org

 

COLONISATION ISRAELIENNE = EXPROPRIATIONS PALESTINIENNES

Installées dès 1909 en Palestine pour préserver des communautés juives (généralement d’inspiration communiste), les colonies sont devenues un moyen d’agression et de dispersion des possessions palestiniennes. La superficie des terres palestiniennes, actuellement colonisées ou expropriées par Israël, représente plus de 55% des territoires occupés depuis 1967. Les 17 colonies juives de la bande de Gaza, regroupant 5000 colons, occupent 40% du territoire (les meilleures terres). Alors que plus d’un million de Palestiniens s’entassent dans des conditions inhumaines. Entre 1992 et 1996, le nombre de colons juif en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est passé de 100 000 à 150 000 sur 170 colonies. Dans Jérusalem Est, il a progressé de 150 000 à 200 000. Mais 10% de ces confiscations ont été effectuées depuis le début des négociations entamées en 1993 et 500 millions de dollars sont alloués aux colonies juives dans le budget 2001 d’Israël. La stratégie Israélienne est donc bien de rendre irréversible toute nouvelle implantation juive en Palestine par une annexion progressive. Et, à travers cette colonisation civile protégée par l’armée, un récent mouvement de privatisation des terres (publiques à 90%) se développe en Israël. Les Palestiniens ne possèdent plus aujourd’hui que 10% de leurs propriétés foncières d’avant le 14 mai1948 (proclamation de l’Etat d’Israël). Une commission tripartite (anglo-franco-turque) avait évalué en 1949 la valeur des biens palestiniens accaparés par les israéliens à 1124 milliards de livres sterling, soit plusieurs centaines de milliards de dollars actuels.

Téka

1948, AL NAKBA, "LA CATASTROPHE"

Interview d'Elias, Palestinien expulsé en 1948

Je m'appelle Elias Sanbar, je suis né en Palestine, à Haïfa en 1947. Avec ma famille, en 1948, nous avons été expulsés au Liban. J'ai donc vécu là jusqu'à l'université. Ensuite, j'ai passé quelques années en France pour poursuivre mes études. Je suis reparti au Liban et je suis revenu en France en 1978. Depuis 1981, je m'occupe de la Revue dEtudes Palestiniennes. Je suis historien...

"Le départ ou la mort"

En 1948, sur une population de 1 400 000 Palestiniens, nous savons qu¹il n'en est plus resté que 150 000 au pays. L'expulsion elle-même s'est déroulée selon un schéma qui a été répété, jusqu'à ce que le pays soit vide. Ça s'est fait par des guerres. Une guerre avec des unités très mobiles, notamment les unités d'élite de la Hagannah (armée clandestine juive). Contre une société, qui à l'époque était quand même déjà exsangue sur le plan de ses capacités de résistance. Parce qu'elle avait été battue au bout de trois ans d'une énorme résistance armée contre les Britanniques entre 1936 et 1939. Ses dirigeants étaient soit exilés, soit emprisonnés, soit dans le pays. Un manque d'armes qu'on ne peut pas imaginer. Par exemple une ville comme Tibériade a tenu tête avec 180 fusils sans munitions, Jaffa avec 230 fusils. C'est une guerre qui a été perdue. A partir du moment, où il y a ces défaites, les habitants étaient confrontés à une offre : le départ ou la mort... Et pour ceux qui n'en étaient pas convaincus, il y avait eu quelques massacres pour bien montrer que ceux qui restaient mouraient. À partir de là, les gens ont commencé à évacuer des zones où il y avait danger de mort vers d'autres zones palestiniennes à l'abri. Donc, ce n'est pas au départ l'abandon d'un pays. Et c'est au bout de tous ces petits départs intérieurs, une fois que toutes les populations ont été rassemblées dans les trois grandes villes du littoral (Saint Jean d'Acre, Haïfa et Jaffa), qu'a eu lieu la dernière attaque et les gens sont partis. Vous savez, pendant des années toute la propagande israélienne disait : les Arabes veulent nous jeter à la mer. En fait, les Palestiniens, non seulement n'avaient jeté personne à la mer, mais avaient été jetés à la mer. Moi je sais qu'une partie de ma famille s¹est enfuie par la mer jusqu'à Beyrouth. Et puis ça a été immédiatement suivi de tout un dispositif installé aux frontières, qui tirait à vue sur quiconque tentait de revenir. Parce que les gens, une fois le premier choc passé, ont commencé à essayer de revenir. Et nous avons, dans les rapports militaires israéliens, des centaines de personnes abattues aux frontières, mais qui sont qualifiées de rôdeurs, de voleurs, et de pillards. Et donc, les Palestiniens qui tentaient de revenir dans leur village, dans leur maison, leur ville, étaient traités comme des pillards qui revenaient piller des lieux vides. Il y a eu en réalité deux guerres : une guerre entre les Palestiniens de Palestine et les membres de la communauté juive en Palestine, qui ne s'appelaient pas encore des Israéliens. Cela se passe avant 1948, Israël n'est pas encore proclamé. Et cette guerre, elle, se déroule quasiment de la proclamation de la résolution de partage, c¹est-à-dire du 29 novembre 1947 jusqu'au 15 mai 1948, date de la proclamation de l'Etat d'lsraël. Cette première guerre est perdue par les Palestiniens. Le jour même de la naissance d¹Israël, les armées arabes entrent en Palestine. C'est déjà la deuxième guerre dans la région, pour la récupération de la Palestine. La stratégie arabe en réalité n'était pas une stratégie de reconquête. Contrairement à ce que les Arabes eux-mêmes ont claironné. Les chefs d'Etats arabes étaient convaincus qu¹il leur suffisait de rentrer en Palestine avec quasiment des forces symboliques, à peine quelques milliers d'hommes, pour déclencher une intervention internationale de la part de l'ONU. Le président américain Truman a reconnu l'Etat d'lsraël quelques heures après sa proclamation. Jusqu'à la veille, les Arabes, comme le département d'Etat américain, sont convaincus que le projet du leader juif Ben Gourion a déjà foiré et que les Etats-unis qui viennent - ce même jour - de présenter un projet de tutelle internationale sur la Palestine, vont imposer la tutelle. Donc la question va être internationalisée, les gens vont rester chez eux. Le calcul était que la communauté internationale - Etats-unis en tête - allait intervenir. Il suffisait que les choses se gâtent un peu sur le terrain. La deuxième chose est que les préparatifs n'ont pas été sérieux. Les lettres de Safari, ce général qui faisait la synthèse du rapport de force et envoyait ses rapports, sont désespérées. Et rien n'arrive...

Il faut se dire que la totalité des budgets effectivement versés par l'ensemble des pays arabes n'a pas dépassé le million de livres sterling. À une époque où en un an la seule communauté juive américaine avait envoyé au mouvement sioniste plus de deux cents millions de dollars. Pendant que les Arabes passaient leur temps à parler de se préparer, les armes tchèques déferlaient en Israël sur feu vert de Staline, qui espérait qu¹il deviendrait le premier pays socialiste de la région. La France a énormément aidé. Parce qu'il y a eu pas mal de départs clandestins depuis les côtes du sud de la France. Donc, il y a eu un énorme ravitaillement en hommes, en matériel, en armes, face à des gens qui étaient littéralement démunis. Il ne faut pas oublier : la totalité des volontaires arabes, levés par les pays arabes, a dû tourner autour de sept mille hommes. Cela ne faisait pas une des onze brigades de la Hagannah. En plus, c'était des unités irrégulières, faite de volontaires civils. Alors qu'en face, il y avait des unités armées, entraînées, organisées en brigades, en régiments, avec leurs officiers, leur artillerie, leur intendance. Le rapport de force était extrêmement déséquilibré et il était tout à l'avantage de la Hagannah. Une fois poussés hors de la frontière, les gens ont passé des semaines en plein air à attendre.

"Un pays qui a été volé à son peuple"

Alors a commencé un énorme travail au bulldozer. On a rasé plus de 400 localités ( c'est énorme). Donc, on les vide, on nettoie les lieux et on commence à s'installer à leur place. C'est une énorme opération de remplacement d'un peuple, pas d'occupation. Un pays occupé, on voit l'occupant, mais on y est toujours. C'est ce qui s'est passé par exemple en Cisjordanie en 1967 et à Gaza. Les Palestiniens de Cisjordanie n'ont pas eu le sentiment que leur pays avait disparu. En 1948, le pays disparaît, et après on leur dit : vous-mêmes vous n'existez pas. C'est un pays qui a été volé à son peuple, il n'y a pas d'autre terme. Et ce peuple s'est retrouvé en exil avec non seulement une dépossession totale mais aussi une négation d'existence. C¹est-à-dire que les Palestiniens ne se sont pas retrouvés uniquement comme des gens spoliés, il y a eu un déni identitaire, ce qui est une démarche totalitaire d'annihilation. Et là il y a eu un processus terrible.

C'est l'ensemble de ces données qui -à mon avis - constituent un crime contre un peuple. On a réalisé qu'il y avait très peu d'images du départ lui-même, l'arrivée en exil est très couverte dans les archives photographiques. C'est le départ lui-même qui n'a pas été photographié et filmé. Je crois que la raison en est très simple. Les vainqueurs en général - que ça soit en Palestine ou ailleurs - n'imposent pas uniquement leur pouvoir sur les lieux qu'ils viennent de conquérir, ils imposent et ils accompagnent cela habituellement de leur propre récit des évènements. Hors, le récit des évènements développé par lsraël est un récit mythique et propagandiste basé sur l¹affirmation que les Palestiniens étaient partis d'eux-mêmes, à l'appel de leurs chefs locaux et des chefs d'Etats arabes. Et nous savons aujourd'hui - y compris par les travaux des historiens israéliens - que cela n'a été que pure propagande. Il n'y a jamais eu d'appel lancé aux Palestiniens. D'ailleurs on ne voit pas comment un peuple vide son pays juste sur un appel.

Une autre thèse s'est développée par la suite : dans des zones de guerre, il y a toujours des mouvements de populations. Quand la thèse du départ est devenue difficile à justifier, on est passé au départ accidentel dû aux opérations de guerre. Et là, nous sommes dans la troisième phase, qui est que nous les avons bel et bien vidés et chassés de chez eux. Alors je crois que les documents ont été détruits. Je l¹ai moi-même constaté dans des archives anglaises, où des documents étaient répertoriés dans les fichiers mais absents des étagères et des rayons. Mais le barrage est entrain de céder pour plusieurs raisons ou sous l'effet de plusieurs forces. Il y a tout d'abord le fait que l'entité peuple de Palestine, quels que soient les bilans que l'on fait de la négociation elle même, est à nouveau sur la scène, et il devient très difficile de faire abstraction de cette réalité lourde. C'est un peuple entier qui est là. L'identité est affirmée, elle est reconnue universellement. Il y a eu beaucoup de travaux d'historiens et notamment des travaux de quelques historiens israéliens qui ont cassé le mythe. Et le fait que cette cassure soit venue d'lsraël même, sur cette question des conditions dans lesquelles l'Etat d'lsraël est né, a brisé un tabou, soulagé certains Israéliens qui n'en pouvaient plus de cacher ce qu'ils savaient. Ce qui a été commis en 1948 est un crime, il ne faut pas avoir peur des mots. Et porter le secret d'un crime pendant 50 ans est très lourd.

"Les palestiniens vont payer pour la Shoah"

L'Exodus n'était pas un cas isolé, mais c¹est le plus médiatisé en 1946. Ça faisait des années que des cargos chargés de ce qu'ils appelaient les immigrants illégaux essayaient de forcer le blocus imposé par la marine britannique et de débarquer de force en Palestine, à la suite de la deuxième guerre mondiale. Ce qui est intéressant dans l'histoire de l'Exodus - mis à part l'usage qui en a été fait, c'est devenu une espèce d'image phare de l'entreprise sioniste et de la création de l'Etat d'lsraël -, ce qu¹il est très important de souligner, et là on touche à une donnée fondamentale, l'Exodus est un peu le signal ou la manifestation sur le plan de l'image, du fait que les Palestiniens vont payer pour la Shoah. L'Exodus est fondamentalement cela par rapport à nous. Les juifs avaient été les victimes de la barbarie nazie, dans une histoire absolument terrifiante et unique dans ce siècle. Et petit à petit, la totalité de la planète s'est un peu débarrassée de ces pauvres survivants en les envoyant prendre la place de notre peuple qui n'avait pas vraiment été mêlé au drame qui venait de se dérouler en Europe. Bien sûr par la suite, on dira que les Palestiniens ont été en réalité, bien entendu, les véritables enfants du nazisme et de Hitler, et ainsi de suite... Mais bon, ça c'est tellement grossier que ce n'est même pas la peine de s'y arrêter. Mais il y a eu quand même cette donnée qui a beaucoup pesé : Israël est apparu pour beaucoup dans le monde, comme la réparation d¹une injustice. Et comme les Palestiniens ne comptaient pas beaucoup, le fait que cette réparation en créait une autre n'a pas pesé très lourd dans la balance. Il y avait une immense mauvaise conscience européenne, une gigantesque lâcheté. D'ailleurs ce n'est pas par hasard que beaucoup parmi ceux qui l'avaient bouclé en regardant, en Europe, partir les convois de juifs vers la mort, ont applaudi quand les Palestiniens se sont retrouvés chassés de chez eux. Ce sont les mêmes qui l'ont bouclé devant les nazis et qui après sont devenus de fervents admirateurs du miracle dans le désert, comme on a appelé la création d'lsraël.

Le retour pour la réconciliation

Le retour reste une donnée vivante et fondamentale de l'exil palestinien, à savoir qu'il est lié à l'idée que sans retour, justice ne sera pas faite. Et qui est donc une espèce d'inversion de l'expulsion. C¹est-à-dire, ne plus être expulsé et donc être réintégré dans ses terres, ses biens, son village, sa rue. Je crois que 50 ans plus tard on peut sans exagérer dire que cela reste le n¦ud le plus difficile, le plus compliqué, le plus explosif de la négociation elle-même. Parce que vous savez, c'est la seule question qui - à la différence de tous les autres thèmes de la négociation ou de tous les autres dossiers - ne porte pas uniquement sur l'avenir. Quand on va parler du retour, il faut que l'on parle du devenir des exilés palestiniens. Donc on est dans le futur. Mais cela porte également sur le récit historique, sur l'origine du conflit, ce crime commis il y a 50 ans en expulsant un peuple de sa terre. Et c'est pour cela que cette négociation pose et l'avenir et le passé. En posant le passé elle repose les véritables conditions, les véritables circonstances de la naissance de l'Etat d'lsraël, et par là renvoie à lsraël la question de sa propre légitimité. Qu'lsraël ait pu être une solution pour tous les juifs, c'est une chose... Mais que 1948 ait été également le début d'un malheur pour notre peuple est également une chose tout aussi lourde, grave et insoluble... L'avenir ne pourra être construit si cette question n'est pas abordée de front et si elle n'est pas traitée dans ses circonstances, en tant que n¦ud de départ, qu'origine du conflit. Personne ne pourra faire l'économie de cette question. Et tant que cette question ne sera pas abordée et qu'elle n'aura pas trouvé sa solution, on ne sera jamais dans la réconciliation. Que cela soit bien dit, il peut y avoir la paix, il peut y avoir des situations - d'ailleurs cela fait des années qu'il n'y a plus de guerre - il peut y avoir des traités, des accords - je ne dénigre pas tout cela, c'est très bien - mais il n'y aura pas de réconciliation dans les c¦urs, tant que cette question n'aura pas été abordée, et que cette immense injustice commise il y a 50 ans à l'égard du peuple de Palestine n'aura pas été réparée. Cela n'est pas qu¹une question matérielle, il ne s'agit pas uniquement d'indemniser des réfugiés qui ont perdu une maison, il s'agit avant de commencer quoi que ce soit, avant de voir la question du retour des Palestiniens, il s'agit de reconnaître qu'il y a 50 ans, un crime a été commis. Et il faut le dire aujourd'hui, il faut demander pardon au peuple palestinien du crime qu'on a commis à son égard.

Extraits d¹une interwiew réalisée par Samir Abdallah, réalisateur de "La ballade des sans papiers"

Jérusalem, au coeur du conflit

Un «Plan métropolitain de Jérusalem» est mis au point par l'administration israélienne qui engloberait le Grand Jérusalem (partie est et ouest) et une portion de la Cisjordanie (15% du territoire). S'il était mis en oeuvre, ce plan conduirait à un développement exponentiel des colonies de peuplement juives dans cette zone. Aujourd'hui, 75% de la population palestinienne de Jérusalem vit en-dessous du seuil de pauvreté et sa densité démographique est huit fois plus élevée que du côté israélien. Les logements font cruellement défaut: l'administration israélienne ne délivre pratiquement aucun permis de construire aux Palestiniens de Jérusalem et les maisons construites sans permis sont détruites (environ un millier d'habitations et de bâtiments publics palestiniens ont été démolis depuis 1987 et 4.000 autres sont en instance de l'être). Israël continue en outre à exproprier des terres palestiniennes à Jérusalem. Cette «politique de judéisation» menée ouvertement par le gouvernement israélien pour réduire la présence arabe à Jérusalem porte ses fruits. Alors qu'en 1990, il y avait toujours dans la partie orientale de la ville une majorité de 150.000 Palestiniens pour 120.000 Israéliens juifs, le rapport s'est dorénavant inversé au profit de ces derniers: en 1993, Jérusalem-Est comptait 155.000 Palestiniens (des «non-juifs» d'après la terminologie israélienne) pour 160.000 Israéliens juifs. À Jérusalem-Ouest vivent quelques 250.000 Israéliens. Jérusalem est une ville sainte pour les trois religions monothéistes depuis le VIIe siècle; «Al Qods» (La Sainte, en arabe) est considérée par l'islam comme la troisième ville sacrée, après La Mecque et Médine. Proclamée capitale de la Palestine mandataire, le plan de partage de l'ONU en 1947 en préconisait l'internationalisation; mais après 1948, l'armistice coupa la ville en deux, laissant aux Arabes la totalité de la vieille ville et aux Israéliens la ville nouvelle qui s'est bâtie à l'ouest dès le XIXe siècle, et qui fut aussitôt proclamée capitale de l'état hébreu. Suite à la guerre de 1967, Israël annexa Jérusalem-Est et ses environs, gela le plan d'urbanisme de la ville arabe et établit des implantations juives à la place des résidences, institutions et industries palestiniennes projetées. Un concept de métropole israélienne s'est développé, qui préserve la cohésion fonctionnelle et administrative de l'habitat juif bien au-delà des frontières israéliennes d'avant 1967: le «Grand Jérusalem». Du même coup, la métropole palestinienne se voit réduite et poussée à se développer, non vers les villes arabes des environs, mais en direction de l'avant-pays juif en Israël et de l'arrière-pays arabe. En 1980, le 30 juillet, la Knesset déclare faire de «Jérusalem réunifiée” la capitale éternelle de l'État d'Israël». Le 20 août, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte la Résolution 478 - soutenue par les États-Unis - déclarant cette décision nulle et non avenue. La population arabe de l'agglomération s'accroît rapidement: elle pourrait passer de 400.000 âmes à 00.000 en l'an 2010. Le taux naturel d'accroissement de la population juive est, lui, bien inférieur. Seul un effort de colonisation à grande échelle, tout autour de la vieille ville, peut donc permettre à l'État juif de neutraliser la pression démographique palestinienne et d'assurer sa domination sur le «Grand Jérusalem». http://www.multimania.com/ima/

1987/2001 : D’UNE INTAFADA À L’AUTRE

Le 8 décembre 1987, poussé par le désespoir, la pauvreté, et les persécutions, les enfants pamestiniens lançaient l’intifada (le soulèvement en arabe) Au prix de centaines de morts, de milliers de blessés et d’arrêtés, elle parvenait à faire ressurgir sur la scène internationale le droit des palestiniens à vivre sur leur terre. En plus d’avoir arraché le droit à l’autodétermination, jusque là impitoyablement renié, en Israël elle a ouvert quelques brèches : coût collosaux, sapage du moral des troupes d’occupation (réservistes faisant tous les ans une période dans les territoires occupés...) et elle a remis la question palestinienne au centre de la vie politique. Véritable mouvement de masse, elle a ausi fédéré la socité civile palestinienne. Mais dès le départ, le contôle du mouvement a échappé à la direction palestinienne de l’OLP, alors en exil, et qui avait déjà tendance à s’embourgeoiser dans les capitales arabes, malgré la liquidation par des commandos extérieurs du Mossad de ses membres les plus actifs. (Pratique qui continue aujourd’hui avec l’assassinat de plusieurs dizaines de cadres de l’OLP par le Mosad, dont la devise est “Dieu pardonne, mais pas le Mosad”...) Pendant qu’une direction “intérieure” de l’intifada, plus jeune, plus proche des préoccupations des gens, moins apte aux concessions, émergeait, l’Etat israélien comprenait enfin l’intérêt qu’il y avait à négocier avec Arafat, avant que cela n’aille plus loin (En Israël il était alors interdit à un citoyen israélien de rencontrer un membre de l’OLP, le Mossad a même financé le Hamas pour affaiblir l’OLP)). De plus, après la guerre du golfe, l’OLP se retrouve affaiblie au niveau international (soutien à lIrak, arrêt de la manne des monarchies pétrolières, liquidation de l’intifada etc...). L’impérialisme américain, renforcé par sa victoire sur l’Irak, hégémonise sa position dominante. Les pays arabes se sont retrouvés dans une “coalition” qui a défendu Israël, la question palestinienne devient un “problème local”. Pour cela, fi d’une paix globale au proche et Moyen Orient, il faut négocier par petits bouts, c’est la paix séparée : chacun est invité à signer avec son voisin (ce qui aboutira plus tard aux accords avec l’Egypte, la Jordanie, la syruie sur le Liban) C’est à ce moment (en 93) que Perès, , rejoint par Rabin décide qu’il sera plus facile d’arriver à un accord avec Arafat. C’est le début du processus d’Oslo, qui aboutira a un accord inique, partitionnant la palestine en mini zones éclatées, s’asseyant définitivement sur le droit au retour des 3 millions de réfugiés palestiniens, sur la politique d’apartheid. Cet accord entérinera l’existence de “bantoustans” palestiniens à côté d’un état au niveau de vie ocidental. Les cadres palestiniens commencent à renter, les crédits européens et américains arrivent, les attentes du peuple palestinien sont grandes et toutes les conditions sont réunies pour la cosntruction d’une petite bourgeoisie palestinienne, qui ne tarde pas à se constituer. La corruption ne tarde pas à devenir une pratique courante, tandis que les droits de l’homme, ne sont pas la priorité de l’Autorité Palestinienne : violences policières, peine de mort pour les “collabos”, procès bidons, interdiction de médias...De plus l’antagonisme entre le niveau de vie de ces nouveaux riches et la misère croissante ne peut qu’accentuer les tensions, dans une population exaspérée des humiliations de dizaines d’années d’occupation militaire De plus la frustration croissante ne peut que renforcer les mouvemenst les plus extrémsites, tel le Hamas, auréolé de sa victoire militaire au Liban. C’est dans ce contexte que la 2eme intifada, marquée déjà par plus de 390 morts et 2000 blessés, explose, lors de la venue d’Ariel Sharon sur l’esplanades des mosquées. C’est ainsi que le sort des bourgeoisies (palestiniennes et israéliennes) se retrouvent liés. La première intifada a arraché le droit à l’autodétermination, désormais, les palestiniens n’ont plus rien à donner, que vont ils réussir à arracher à Israël ?

Yann

 

A la source des problèmes... L’ EAU DES RELATIONS A SEC...

L’eau est une ressource rare dans tout le Moyen-Orient, source de nombreux conflits dans la région : dispute entre L’Irak, la Syrie et la Turquie à propos de l’Euphrate et du Tigre ; litige entre la Jordanie, La Syrie et Israël à propos du Jourdain ; tension constante entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie pour le partage des eaux du Nil. La politique d’Israël dans le domaine a toujours été une appropriation par la force des ressources existantes sur la région. En 1947, les premiers colons, originaires d’Europe Centrale (pays très humide), arrivent en “terre promise” et développent un important secteur agricole avec des pratiques peu adaptées à la gestion de l’eau. À cette époque, Israël utilise cinq fois plus d’eau par habitant que ses voisins. 3% seulement du Jourdain se trouve en Israël. Cela crée rapidement des tensions qui persisterons jusqu’à la guerre des Six Jours qui mettra un terme aux projets hydrauliques des États Arabes (destruction d’un barrage en chantier en Jordanie) et permettra la main-mise de l’état hébreux sur les principales sources du Jourdain, situé sur le plateau du Golan(alors à la Syrie). A la même époque, l’eau est déclaré “ressource stratégique sous contrôle militaire”. Les sources du Golan fournissent 770 millions de m3 d’eau à Israël qui se déversent dans le lac de Tibériade (principal réservoir naturel de la région), ce qui assure à Israël un contrôle total sur cet endroit hautement vital. En 1982, sous prétexte de sécurité nationale, Tsahal rentre au Liban. Rapidement ils prennent position dans tout le sud du pays, s’assurant du contrôle de la rivière Litani et de diverses sources alimentant le lac Tibériade. Aujourd’hui, Israël exploite environ 98% des ressources sous son contrôle et à terme sera obligé de revoir sa politique en matière de répartition entre les besoins domestiques et les besoins de l’agriculture, ou bien il devra s’emparer de nouvelles ressources au détriment de ses voisins. Les terres palestiniennes au compte goutte La situation entre israéliens et palestiniens est encore plus défavorable pour les arabes. L’état hébreux exploite les eaux palestiniennes sans limites ni contraintes. Actuellement, selon la Banque mondiale, 10% seulement de l’eau est attribuée aux palestiniens de Cisjordanie. Cela permet d’irriguer 5% des terres arables alors que 69% des terres exploitées en Israël le sont. Il faut savoir que l’agriculture représente 5% du PNB israélien contre 30% pour les palestiniens. En 1987, les quotas fixés par les autorités israéliennes pour la Cisjordanie étaient approximativement pour les colons de 1000 m3 par an et par habitant contre 137 m3/an pour les palestiniens. En bande de Gaza, 2326 m3/an pour les colons contre 123 m3 pour les palestiniens. De plus, dans cette région, le pompage massif dans les nappes phréatiques a provoqué une pollution qui rend cette eau pratiquement impropre à la consommation. La législation sur l’accès aux sources est aussi en faveur de l’état colonisateur. Par exemple, un agriculteur palestinien peut creuser un puit jusqu’à une profondeur de 100 m. Un colon israélien peut creuser jusqu’à 600 m. Il en résulte un assèchement des puits palestiniens et la perte conséquente de récoltes entières. En surface, les deux tiers des eaux provenant de la vallée du Jourdain (1300 – 1500 millions de m3 par an) sont utilisées par Israël et ce qui arrive dans les territoires palestiniens est impropre à la consommation (on y mesure un taux de chlore supérieur à 8000mg/l). Actuellement, tous les experts conviennent que, dans le contexte de raréfaction croissante de l’eau dans la région, seule une coopération régionale permettra d’atténuer la pénurie qui paraît inéluctable. Israël doit arrêter d’agir en peuple dominant, sinon il n’aura jamais la “ paix ” à laquelle soit disant il aspire. Cette situation démontre également l’exploitation sans partage des ressources naturelles par un pays du “ Nord ” face aux pays du Sud, sauf qu’Israël a oublié que, contrairement à l’Europe ou aux Etats-Unis, les problèmes provoqués par ce néo-colonialisme se retrouvaient à 40 km de Tel Aviv.

Didier

LES LIMITES DU FAR-WEST ISRAELIEN

La société Israélienne est historiquement divisée entre les ashkénazes (juifs d’ascendance européenne) et les séfarades (juifs d’ascendance orientale) que le racisme local dénomme “juifs arabes”. Les premiers regroupent la grande majorité des juifs les plus aisés économiquement et les mieux formés culturellement, des juifs laïques et athées ainsi que les citoyens arabes, qui forment la “gauche” Israélienne (au pouvoir sans interruption jusqu’en 1977). Les seconds concentrent la grande majorité des victimes des discriminations économiques et sociales, moins scolarisés, ainsi que la plupart des juifs religieux et des colons, qui composent la “droite” Israélienne. Cet antagonisme social s’accompagne d’une déception politique dans le projet socialisant de la construction d’Israël. Toujours à la pointe des hautes technologies, son économie prospère dans la région est garantie par 80% d’échanges commerciaux avec les Etats-Unis et l’Europe. Mais le salaire minimum Israélien n’excède pas 4000 F par mois, l’allocation chômage dépasse tout juste les 3000 F mensuels et le minimum retraite atteint 2400 F. Les Israéliennes sont rémunérées 40% de moins que les Israéliens. La proportion de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée de 28% en 1979 à 34,5% en 1996. Quant aux enfants dans le même cas, leur pourcentage a grimpé dans la même période de 23% à 33,5%. La généralisation des “contrats personnels” (payés à l’heure et sans réglementation) concerne 40% de la population active Israélienne. L’intérim représente 7% de la main-d’œuvre et jusqu’à 30% dans les services publics. Autre ségrégation, le statut particulier de certains nouveaux arrivants, des citoyens non juifs et des immigrés. Bénéficiaires en 1984 de l’aide au retour, les 60 000 Falachas (juifs d’Ethiopie) subissent un racisme généralisé en Israël : des maires refusent de les accueillir et des directeurs d’école n’acceptent pas leurs enfants. Reclus dans des ghettos et sans ressources, la plupart dépendent de l’aide sociale. Le sixième de la population Israélienne, qui est non juive (soit un million de personnes, dont 750 000 musulmans(arabes israéliens), 150 000 chrétiens et 100 000 druzes), restent des citoyens de seconde zone. Jusqu’en 1966, ils étaient soumis à l’autorité militaire. Sans droits à la propriété foncière, ils sont également victimes de spoliations de leurs terres, tels les 80 000 Bédouins du Néguev (désert au Sud d’Israël) dont la moitié ont été regroupés dans 7 agglomérations réserves. Enfin, quelques 200 000 immigrés (soit 10% de la population active) travaillent dans l’agriculture, le bâtiment, l’industrie et l’hôtellerie pour des salaires deux fois inférieurs à ceux des Israéliens. Chaque autorisation d’immigration délivrée par Israël coûte 9OOO F et ces travailleurs ont leur passeport confisqué durant leur embauche. Cet Etat raciste et impérialiste a donc besoin d’ennemis arabo-nationalistes, arabo-islamistes ou tout simplement arabo-terroristes pour justifier sa domination. Ses moyens sont avant tout destinés au complexe militaro-industriel, dont sont issues la plupart de ses responsables politiques. Israël est ainsi en 3e position au Moyen-Orient pour le budget consacré à la défense : 6,7 milliards de dollars en 1999 (après l’Arabie Saoudite et la Turquie). Israël est aussi le cinquième exportateur d’armes au monde et la première puissance militaire régionale de par sa possession de l’arme nucléaire, son armée mobilisée en permanence et sa collaboration avec le nouveau système américain de missiles antimissile Arrow. Cette dernière “aide sécuritaire” des Etats-Unis serait évaluée à 17 milliards de dollars pour renforcer Israël comme avant-poste, face au “danger” Iranien et Irakien.

Téka

EN ISRAEL, DES HISTORIENS REMETTENT EN CAUSE LA REECRITURE DE L’HISTOIRE

Infirmant la thèse selon laquelle la population arabe serait partie spontanément ou aurait répondu à l'appel au départ par les pays arabes, des historiens israéliens ont eu accès à une partie des archives de l'époque et remis en cause l'historiographie officielle israélienne concernant la naissance du problème des réfugiés de Palestine entre 1947 et 1949. Leur travail apporte un éclairage nouveau sur cette période et offre pour la première fois une lecture qui rejoint ce que les Palestiniens ont toujours décrit comme une expulsion. Ces nouveaux historiens remettent en cause la mémoire officielle israélienne devenue celle de la société. En fait, des villes entières se sont vidées de leurs populations arabes sous l'effet de la guerre menée par les services de la Haganah, milice israélienne. L'attaque du village de Deir Yassin en avril 1948 et le massacre de sa population sont restés le symbole de cette stratégie. Les massacres puis la diffusion massive de l'idée du risque de reproduction de la terreur ont provoqué la fuite de 200.000 Palestiniens avant même la proclamation de l'État d'Israël et la mobilisation des armées arabes.

ISRAEL : "le militaire civilisé dans une société militarisée

Le sionisme qui a contribué à la formation de l’Etat hébreux est devenu aussi l’idéologie de son gouvernement après sa formation. Le fait d’être exposé à la guerre avec ses voisins a créé une situation qui privilégie la sécurité à tous les autres problèmes. Les valeurs et la pensée militariste ont pénétré sur la scène politique de la société israélienne et se sont infiltrées également dans les domaines économique, industriel et culturel.

Une naissance au forceps

Le conflit israélo-arabe est par beaucoup de traits un conflit de type colonial, surtout depuis la guerre des Six Jours (juin 1967) et l’affrontement avec les Palestiniens lié à l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Depuis décembre 1987 avec l’Intifada, la situation est devenue tragique. D’un côté les Arabes (1 200 000 en Cisjordanie et 950 000 à Gaza) demandent l’autodétermination, de l’autre Israël se réfugie soit derrière des arguments de sécurité (travaillistes), soit derrière un droit historique ou religieux (Likoud). Israël s’est constitué à partir de l’immigration massive d’une population soutenue par de forts investissements extérieurs et possédant un haut degré d’organisation. En 1897, Herzl fonde l’Organisation sioniste mondiale; en 1920, la déclaration Balfour (2 novembre 1917) est incluse dans le mandat sur la Palestine accordé par la SDN à la Grande Bretagne, avec la reconnaissance de la branche locale de l’Organisation sioniste mondiale en Palestine : l’Agence juive. Une assemblée est élue de manière assez irrégulière. Celle-ci élit un Comité nationnal (Vaad Leumi) organe exécutif. L’Agence juive (dirigée par Ben Gourion) et le Vaad Leumi créent une structure de société au pouvoir très centralisé ainsi qu’une armée semi-clandestine, La Hagana.

Un Etat religieux...

L’Assemblée législative, la Knesset, est formée de 120 membres élus au scrutin proportionnel et national (pas de circonscriptions) sur des listes présentées par les partis, sans possibilité de panachage, d’où une profusion de partis et une concentration du pouvoir dans les états-majors des partis. Jusqu’en 1977, le parti Travailliste est au pouvoir, puis il y a équilibre avec la droite, puis fragmentation : en 1999, les deux grands partis, Travailliste (issu de la tradition des premières vagues d’immigration des juifs des pays d’Europe de l’est dans les années 20 , ashkénazes) et Likoud (représentant les juifs séfarades d’Orient et d’Afrique arrivés après l’indépendance) n’ont plus que 45 des 120 sièges. Ils doivent s’allier pour gouverner aux partis du Bloc religieux (Parti National Religieux, sioniste ; Shass ultra orthodoxe séfarade), enfin le PC recueille la majorité des voix des arabes israéliens (un million sur six millions). Devant des majorités impossibles à trouver, l’élection du premier ministre se fait depuis 1996 au suffrage universel. Bien que le gouvernement israélien ne soit pas un gouvernement religieux, il se présente en tant que gouvernement juif et n’a jamais cherché à séparer légalement la religion de la politique. Bien que de nombreux politiciens (Ben Gourion, Golda Meir...) estimaient que la religion n’était que superstition, comme de nombreux intellectuels laïcs, et sont une majorité à essayer de trouver un amalgame entre les principes du culte et ceux du sionisme afin que les juifs et la société politique s’y intègrent tous les deux. C’est un instrument efficace pour la réalisation des objectifs nationaux.

Militarisation sociale et état de guerre

La politique israélienne est dominée par la question de la sécurité et son histoire est celle de ses guerres : guerre d’indépendance (1948-1949), campagne du Sinaï (1956), guerre des Six Jours (juin 1967), guerre du Kippour (octobre 1973), opération du Liban (à partir de juin 1982). Depuis 1967, c’est l’armée qui administre les territoires occupés : un corps d’officiers d’active s’est développé. Après la retraite à 45 ans beaucoup passent dans la vie publique. De nombreux hommes politiques actuels sont d’anciens généraux. Tsahal, abréviation pour “Armée de défense d’Israël”, joue un rôle militaire mais aussi social important. La conscription touche les hommes (3 ans) et les femmes (20 mois). Des 6 millions d’habitants, presque 645 000 sont des militaires : 141 000 conscrits et 504 000 réservistes ; 135 000 autres font partie de milices. La défense est assurée par les forces de réserve : chaque soldat effectue après son service des périodes de 30 jours par an. En moins de 24 heures, l’ensemble de l’armée peut être opérationnel. Les Arabes israéliens sont dispensés (pas les Druzes), de même que les étudiants religieux (10% d’une classe). Dans l’armée, on se sert des valeurs religieuses juives en respectant rites et symboles pour hausser le moral des troupes et diminuer les tensions entre Israéliens laïcs et religieux. L’armée comme les écoles, en propageant les valeurs du judaïsme et de la non séparation de la religion et de la politique joue un rôle dans la socialisation des Israéliens et dans la réduction des tensions entre la religion, l’Etat, la société et l’armée en Israël.

Un budget de la Défense, sinon rien

Israël consacre 5 milliards de dollars par an à son budget militaire, 25% du budget de l’Etat. Recherche et industries civile et militaire travaillent pour l’armée : armes légères, armes lourdes, tanks, aéronautique, électronique... Elles représentent le quart de la force de travail, un tiers de la production militaire est destinée à l’intérieur et les deux tiers sont exportés. Le déficit du budget est considérable, les israéliens ne subviennent qu’à 25% de leurs dépenses, le déficit est comblé par le gouvernement américain à hauteur de 3,6 milliards de dollars par an ( et 600 millions par la diaspora). La dette s’élève à 24 milliards de dollars et fait d’Israël un des pays les plus endettés, qui n’est pas sans ressembler à un gouvernement rentier, extrêmement vulnérable et dépendant des Etats Unis qui considèrent Israël comme un point d’appui dans la région depuis la chute de l’Iran.

Sam

“NOUS n’IRONS PAS LA FAIRE”

«Au moment où l'on franchit la frontière, où l'on entre en Cisjordanie, on devient un assassin potentiel. C'est ce que j'ai senti. Parce que tout enfant peut me lancer une pierre, et je serai obligé de courir après lui, ou de tout faire pour me protéger. Face à ce piège, la seule solution possible, sur le plan émotionnel comme politique, c'est de refuser de faire son service. Refuser de servir revêt une signification politique, et, pour moi, c'était important, quitte à risquer la prison, pour peser sur le cours des choses. » Ainsi parle Igal Ezrati, un des cinq objecteurs de conscience israéliens interrogés par David Benchetrit dans son film On tire et on pleure. Mais le drame qui se joue de l'autre côté de la Méditerranée donne à la réflexion des objecteurs israéliens un poids particulier. Leur acte courageux remonte à la guerre du Liban - et même avant pour le « pionnier », Gadi Algazy. Créé en 1982 pour regrouper les objecteurs de conscience lors de l'invasion israélienne du Liban, le mouvement Yesh Gvoul (Il y a une limite) a publié, début octobre 2000, un nouveau manifeste, intitulé : « La guerre sur les terres d'Ariel, Beit-El, Beit-Hadassa et Kiryat-Arba [colonies juives en Cisjordanie occupée], sur le tombeau de Joseph et le tombeau de Rachel, n'est pas notre guerre ». Ce manifeste, qui encourage les soldats - sans décider à leur place - à refuser de s'engager dans cette sale guerre, a notamment été distribué dans les endroits où ils font de l'autostop et dans la gare prin cipale des autobus à Tel-Aviv. Premier objecteur connu de l'« intifada d'al-Aqsa », le conscrit Noam Qouzar (dix-neuf ans) a été condamné, le 4 octobre 2000, à vingt-huit jours de prison ferme pour avoir refusé de se rendre dans les territoires occupés.

ANTISEMITISME Les ennemis de nos ennemis ne sont pas nos amis...

L’extrême droite voudrait profiter de la situation pour attiser la haine entre communautés. NON l’antisémitisme n’a pas sa place ici Toute action qui prend pour cible la communauté juive doit être condamnée. Ce qui est en cause ici c’est le sionisme, en tant que mouvement politique. Les juifs en tant que tels n’ont rien à y voir. Par contre, les mouvemenst sionistes durs en France existent qui soutiennent par des moyens souvent violents l’Etat israélien. On peut légitimement penser qu’il y a une bonne dose de provoc de fachos dans les actions violentes menées cet été contre des synagogues. Juifs, chrétiens ou arabes, on a le même ennemi : le racisme et le fascisme. Attachés de longue date au combat antifasciste, il nous semble légitime et cohérent d’être antiraciste et antisioniste. Car le sionisme est basé sur le racisme, il s’appuie sur une démarche d’apartheid, il doit donc être combattu au même titre. Le combat antiraciste ne peut avoir de frontières, de même que le fascisme n’a pas vraiment de patrie, islamo-fascistes, intégristes cathos ou partisans du Grand Israël, ils combattent pour une même société avec les mêmes méthodes. Il est de notre devoir de les combattre, quels que soient les masques qu’ils prennent.

Yann

Manifeste pour un juste règlement du conflit israélo-palestinien Des Juifs de Belgique s’impliquent et s’expliquent

«Citoyens de ce pays, nous avons décidé de nous exprimer en tant que Juifs sur les événements qui embrasent le Proche-Orient. En cette qualité, nous nous sentons le devoir de condamner la politique menée par les gouvernements israéliens à l’encontre du peuple palestinien au mépris, tant des résolutions des Nations Unies, que des droits élémentaires de l’Homme et du droit des peuples à disposer librement d’eux-mêmes. En exprimant notre opposition à cette politique nous contestons la prétention des dirigeants israéliens à la mener au nom du peuple juif. Nous voulons aussi témoigner de la diversité des opinions des Juifs de Belgique à l’égard d’Israël, contrairement à l’idée que certains représentants de la communauté juive cherchent à accréditer. Nous refusons précisément de nous laisser enfermer dans une logique de repli identitaire qui vise à détourner les consciences et les actes du soutien à une cause juste: celle d’une paix fondée sur la reconnaissance d’un État palestinien souverain et viable aux côtés de l’État d’Israël avec Jérusalem, capitale des deux pays. Nous estimons que le combat du peuple palestinien pour son indépendance nationale est légitime. L’occupation qu’il endure depuis plus de trente ans, en violation des principes du Droit international, ainsi que l’exil forcé dans lequel sont maintenus les réfugiés palestiniens n’ont que trop duré. Toute occupation génère tôt ou tard une résistance de la part de celui qui la subit. Le climat de violence dans lequel Israéliens et Palestiniens s’enferment aujourd’hui est le fruit de cette longue occupation: les racines de leur affrontement sont essentiellement politiques et non réductibles à un conflit religieux. Proclamer son soutien à la cause d’une paix dont presque tous se revendiquent ne suffit pas. Encore faut-il en définir les conditions nécessaires. — Il convient avant tout de mettre en application les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies, et en particulier la résolution 242 qui exige le retrait d’Israël des territoires occupés en 1967. Nous considérons, en effet qu’un État palestinien ne serait pas viable si Israël maintenait sous sa souveraineté ses implantations, illégales au regard du Droit international, en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est. L’annexion par Israël de la plupart des terres où ces colonies sont situées ne pourrait avoir pour conséquence que le morcellement du futur État palestinien: la circulation d’une ville palestinienne à l’autre et vers l’étranger dépendrait du seul bon vouloir des autorités israéliennes. Comment un État souverain pourrait-il accepter une telle solution? C’est pourtant bien cela qui a été proposé aux Palestiniens à Camp David en juillet 2000. — Il importe aussi que la viabilité du futur État palestinien soit garantie par des mesures qui favoriseront son développement économique et la maîtrise, partagée sur un pied d’égalité avec les pays voisins, des ressources en eau. — Le sort actuel des réfugiés est un autre obstacle majeur à l’établissement d’une paix véritable entre les deux peuples. Le mouvement sioniste, après deux mille ans, a institué, pour les Juifs, le droit au retour. Après cinquante ans, les Palestiniens ne sont-ils pas au moins aussi fondés à exiger le droit au retour des réfugiés sur les terres dont ils ont été chassés ou, pour ceux qui seraient amenés à y renoncer, le droit à l’indemnisation pour les biens dont ils ont été spoliés? La reconnaissance par Israël de ce principe rendrait enfin au peuple palestinien la justice qu’il réclame et ouvrirait la porte à une véritable réconciliation. Les accords d’Oslo auraient pu conduire par étapes à un règlement du conflit si une dynamique de paix l’avait emporté sur la politique du fait accompli menée depuis lors par Israël. Cette occasion a malheureusement été manquée. Compte tenu du rapport de force par trop inégal entre les deux parties et de la mansuétude dont Israël bénéficie de la part des États-Unis, les négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens ont bien peu de chance d’aboutir sans des pressions exercées par la Communauté Internationale et tout particulièrement par l’Union Européenne. La persistance de la situation actuelle constitue une grave menace pour la paix et la stabilité dans tout le Proche-Orient. Nous demandons dès lors à nos gouvernants belges et européens de faire prévaloir le Droit international et d’agir avec détermination pour qu’Israël s’y conforme. Nous tenons également à répercuter l’appel dans ce sens des organisations qui, dans des conditions extrêmement difficiles, militent au sein du Bloc de la Paix israélien. Nous partageons les convictions des nombreux Israéliens qui aspirent à la paix avec leurs voisins palestiniens et admettent aujourd’hui leur droit à un État souverain et viable. Ils savent que c’est leur meilleure garantie de vivre en sécurité dans leur propre pays en y préservant les valeurs démocratiques. Pour notre part, nous resterons mobilisés jusqu’à ce qu’un règlement juste et équilibré mette fin à un conflit qui n’a apporté que souffrances et désolation.»

Mise en question des rapports Etat-nation

Le nouveau soulèvement palestinien a remis la question d’Israël et de la Palestine sur le devant de l’actualité. Face a la prolifération étatique qui est le produit de la fragmentation introduite par l’actuelle phase de la mondialisation, ne faut-il pas poser un questionnement internationaliste ? Sans nier la dimension réactive légitime du nationalisme palestinien au déni sioniste faut-il pour autant prendre pour slogan la revendication étatiste ? En acceptant le nationalisme palestinien dans sa dimension étatique ne rend-on pas le sionisme acceptable ? Faute de ce questionnement ne risque-t-on pas de manifester pour un renforcement du “nouvel ordre international ?

Du sionisme à l’Etat d’Israël

Le sionisme peut être considéré comme à la fois un mouvement national et comme un mouvement colonial. Il n’est pas le seul mouvement national juif. Le mouvement socialiste juif, plus connu sous le nom de Bund, s’oppose au sionisme, comme nous le verrons plus loin. La particularité du sionisme est d’avoir pour objectif la création d’un Etat juif en Palestine (après bien d’autres propositions, comme l’Ouganda, l’Argentine.. ). Pour opérer cette saisie du territoire palestinien (en 1897, date du congrès de Bâle, les Juifs représentent 3% de la population en Palestine), le sionisme devient un mouvement de colonisation. Il construit divers mythes, dont celui de la Palestine terre vide, sans peuple. Selon ce mythe récurrent de l’idéologie coloniale, le colonisateur ne trouve au mieux que des peuples dispersés aux mœurs archaïques. Dans l’idéologue bourgeoise, des XIXe et XXe siècle l’existence d’un Etat est le signe d’un progrès de civilisation.

L’immigration des Juifs au lendemain du génocide commis en Europe par les nazis avec l’assistance de leurs divers alliés européens, puis l’immigration qui a suivi la création de l’Etat d’Israël, entraînent le renforcement de mouvement national issu du peuple “ignoré”, puis chassé. Au projet d’un Etat binational en Palestine, projet de Martin Buber par exemple, le sionisme a toujours répondu par un Etat juif. En 1993, après la guerre du Golfe, des raisons articulant diverses échelles (locales régionales et internationales) amènent les accords d’Oslo. L’Etat d’Israël concède à une autorité palestinienne le soin d’assurer le maintien de l’ordre dans des mini-zones et donc d’assurer la paix sionisme dans le cadre du nouvel ordre mondial capitaliste.

L’impasse du nationalisme

Pris dans un rapport de forces défavorable, le mouvement Fath, qui contrôle l’Organisation de Libération de la Palestine, s’est rabattu sur le projet d’un Etat arabe palestinien représentant au mieux 23% de la superficie de la Palestine de l’entre-deux-guerres, alors placée sous mandat Britannique. Ainsi, le mouvement national palestinien, dans sa majorité, opte-t-il pour la formule de l’Etat-natîon reproduisant à son tour le schéma sioniste hérité de l’Europe du XIXe siècle. Que peut signifier l’adéquation entre nation, Etat et territoire ? Ce modèle européen a fait des ravages dans le monde méditerranéen, dans les Balkans en particulier. Il occulte les dimensions constitutives des individus, c’est-à-dire les multiples appartenances. L’Etat-nation engendre la production de l’homogénéité, notamment par une politique linguistique ainsi que par la production de mythes fondateurs et identificateurs.

En reprenant le modèle d’Etat-nation européen, l’Etat d’Israël veut apparaître comme le symbole de la modernité occidentale construite sur le mode de production capitaliste. Le sionisme s’inscrit doublement dans ce modèle : - En créant une véritable discrimination entre citoyens israéliens juifs et Israéliens non-juifs, - En prétendant donner une solution au problème de l’antisémitisme. Mais l’antisémitisme est justement basé sur la volonté d’obtenir une nation homogène “pure”. Le sionisme, il faut le rappeler, n’est pas le judaïsme mais une option politique favorisée par les grandes puissances, réactionnaires sinon antisémites, de l’époque (Grande-Bretagne, Allemagne, Russie, Turquie). Le sionisme est censé résoudre ainsi la question de l’antisémitisme et rassembler les Juifs du monde entier. Pour les puissances antisémites, c’est un moyen de se “débarrasser” des Juifs vivants sur leurs territoires. Or, l’existence de l’Etat d’Israël n’a pas supprimé l’antisémitisme. Elle a même donné une assise aux discours excluant les Juifs des nations européennes. D’une certaine façon, antisémitisme, sionisme et nationalisme se répondent. Quant au rassemblement des Juifs en Israël, ce n’est pas le cas malgré les politiques de fermeture des frontières aux USA, notamment aux Juifs de l’ex-URSS. L’option “une nation, un territoire” est minoritaire parmi les Juifs européens jusqu’à la seconde guerre mondiale. Il y a eu des ruptures avec le mouvement sioniste à la suite de la “découverte” d’un peuple vivant en Palestine (1). Créé en 1897, la même année que le congrès sioniste de Bâle, le mouvement socialiste Bund (union des ouvriers juifs de Russie, de Pologne et de Lituanie) pose les problèmes des droits nationaux (langue, culture) sans demander un territoire. Le Bund s’oppose au sionisme à partir des réalités sociales et linguistiques de l’Europe orientale et centrale (le Yiddish Land). Le Bund dénonce le sionisme “comme une réaction bourgeoise à l’antisémitisme et comme un instrument de division et de désorientation de la classe ouvrière” (2). Alors que le mouvement sioniste reçoit des subsides de la famille Rothschild, le Bund ne fait pas de distinction entre l’émancipation de l’ensemble des exploités et celle des Juifs. Le nazisme, en pratiquant le génocide que l’on sait à l’égard des Juifs, détruisit le Yiddish Land qui a soutenu pour une bonne part le projet émancipateur du Bund (3).

Questions pour une approche internationaliste

Avec les déclarations de suspension du “processus de paix” du premier ministre israélien se poursuit le projet de séparation contenu dans les accords d’Oslo. Si ceux-ci ne parlent pas d’Etat pour désigner l’entité palestinienne, il s’agit bien de mettre en place une structure et un territoire (en fait un agrégat de territoires) sous le contrôle de l’Etat d’Israël. Le nouveau soulèvement (INTIFADA) va-t-il se trouver déplacé vers la réalisation d’une structure étatique, assurant la survie de la direction historique de l’OLP-Fatah, faisant fi des quatre millions de réfugiés dans le monde et des 800 000 Palestiniens restés dans ce qui est devenu l’Etat d’Israël après 1948 ? Le slogan “deux peuples, deux Etats” masque le refus de l’égalité pour les sionistes, l’aspiration à la survie politique d’un appareil pour les bureaucrates du Fatah. Sa réalisation serait grosse de difficultés à venir : - Quel statut pour les Arabes d’Israël soupçonnés (comme les Juifs en Europe) d’être des citoyens douteux susceptibles de se transformer en cinquième colonne ? Autrement dit se pose la question de l’égalité entre l’ensemble des habitants (peut-on dire citoyens ?) de l’Etat d’Israël. - Quelle insertion des Israéliens dans le Moyen-Orient si Israël continue à nier la dimension orientale des Juifs venus du monde arabe (les Misrahims) et pratiquer vis-à-vis de cette partie de la population une ségrégation à l’intérieur même de la population juive en Israël ?

- Que deviennent les réfugiés palestiniens ou quelle prise en compte du droit au retour des Palestiniens ? La question du droit au retour est illustrée par un paradoxe. En effet, le “droit au retour” existe pour les Juifs du monde entier qui peuvent devenir automatiquement israéliens. Par contre, les réfugiés palestiniens n’ont pas de droit au retour (4). Un Etat démocratique peut-il se définir par le sang ou la religion comme c’est le cas pour l’Etat d’Israël actuellement ? C’est la question du sionisme qui se trouve posée. Pour que l’ordre mondial soit assuré, le régime de l’autorité palestinienne doit se situer dans une approche libérale sur le plan social et économique, et autoritaire sur le plan politique.

C’est l’engagement d’Arafat de ne pas faire intervenir l’autorité palestinienne dans le domaine économique et de ne pas créer de service public. Le nationalisme palestinien - comme tout nationalisme - masque les clivages de classes. À l’heure actuelle, avec la transnationalisation du capital, le nationalisme prend un nouveau visage. Instrumentalisé au service des classes dominantes, fondé sur de prétendues identités (référence à une origine restée immuable, donc historique), le nationalisme de la dernière décennie n’a plus rien à voir avec un quelconque programme d’émancipation des peuples, ce qu’il fut en partie au XIXe et au XXe siècles dans les luttes d’indépendance contre le colonialisme. À présent il s’agit surtout d’une concurrence étatique sur le marché international des capitaux. Parce que ces projets nationalistes sont porteurs d’exclusions nouvelles, il convient de remettre en question la fausse adéquation Etat-nation et poser le problème d’une citoyenneté au niveau local, au niveau régional comme au niveau mondial. Pour ne pas enclencher le mécanisme des futures épurations ethniques, pour créer des solidarités entre les dominés Juifs et Palestiniens dans l’Etat d’Israël et les dominés Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, la revendication la plus juste ne serait-elle pas celle d’un Etat binational et laïc en Palestine, dans un cadre fédéral du Moyen-Orient ? C’est du moins la position d’un certain nombre de militants juifs et palestiniens. Leur voix est encore minoritaire, mais n’est-elle pas porteuse d’un autre avenir, plus mancipateur ?

L. Séminole, le 8 novembre 2000

(texte paru dans Courant Alternatif, janvier 2001)

Notes : (1) : Ce fut, par exemple, la démarche de Hans Kohn, disciple du philosophe Martin Buber, à qui il écrivit en 1929 : “Nous sommes depuis douze ans en Palestine, sans jamais avoir essayé sérieusement de nous soucier de l’assentiment du peuple ou de négocier avec le peuple qui habite ce pays” (dans Martin Buber Une Terre, deux peuples, édition Lieu commun).Après vingt ans de responsabilités dans le mouvement sioniste, dont dix ans en Palestine, Hans Kohn rompit avec le sionisme et émigra aux USA.

(2) : Enzo Traverso, Les Marxistes et la question juive, édition La Brèche, ch. 4 “Yid dishkeit ou sionisme ?” pp. 111-144. Voir aussi le livre de Henri Menczelles aux éditions Austral : Histoire générale du Bund, un mourement révolulionnaire juif.

(3) : Un des dirigeants de l’insurrection du ghetto de Varsovie, Marek Edelman, était dirigeant du Bund (voir Mémoires du ghetto de Varsovie, éditions du Scribe Liana Levi, première édition en polonais en 1945, en Français en 1983 pour le rapport Edelman). Lors d’une visite à Varsovie pour commémorer le soulèvement du ghetto, le Premier ministre israélien Rabin indiquera à Lech Walesa (le président polonais qui se livra à des propos antisémites lors de sa campagne électorale) qu’il refuse la participation d’Edelman à cette commémoration.

(4) : Des Palestiniens ont quitté la palestine en 1948 dans le contexte de l’Etablissement de l’Etat d’Israël ; d’autres ont fui devant l’invasion israélienne de 1967. Le droit au retour a été reconnu par une résolution de l’ONU.

 

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