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denieres modifes15/05/2004.

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Hind Al Naimi Kjaer,

de «L’Alliance Patriotique Irakienne»
«La Coalition ne pourra pas gagner la guerre»

Interview réalisé par Ekaitza 948 11/11/04

ekaitza.org

 

Une représentante d’un mouvement de la résistance irakienne était présente à Baiona en d’Octobre, à l’initiative d’Askapena. Alors que la très sérieuse revue anglaise «The Lancet» avance le chiffre de 100 000 morts depuis le début de l’intervention américaine et que Fallujah fait l’objet d’une offensive brutalle sans précédent (15000 militaires américians et irakiens collaborateurs), Hind Al Naimi Kjaer, de «L’Alliance Patriotique Irakienne» fait le point sur l’état de la résistance irakienne.

 


Ekaitza : D’où vient votre mouvement ?


Notre mouvement a commencé longtemps avant cette guerre, après la 1ere guerre du Golfe en 1992. L’agression menée contre notre peuple, à coups de sanctions et d’embargo nous menaçait de plus en plus . Nous avons travaillé pour trouver une issue démocratique en Irak, et pour construire un système ouvert, avec le multipartisme, des Cours de justice et des médias indépendants et libres. Après de nombreux meetings et manifestations, une délégation est partie négocier à Bagdad avec le précédent gouvernement. Nous étions arrivés à un compromis faisant que la Constitution de l’Irak serait changée pour mettre en place le multipartisme et des médias libres. Nous pensions qu’étape par étape, nous pouvions rétablir la démocratie. La guerre a mis fin à tous ces espoirs. Le gouvernement a cédé en février 2003, mais notre accord n’a jamais vu le jour car il y eu l’agression américaine.
Notre pays est depuis occupé, et occupé brutalement. Nous sommes contre cette occupation et nous nous battons pour libérer notre pays. C’est notre premier devoir et droit : celui de résister.


Quelle est le bilan de l’occupation ?


Les bombardements sont quotidiens, les massacres de population continuent, les infrastructures sont détruites, il n’y a plus d’eau potable, plus d’électricité, les problème sanitaires sont très graves, il y a plus de 70 % de chômeurs. Les seuls emplois proposés sont dans la police et l’armée pour protéger l’armée américaine ou dans les milices privées crées ou aidées par la Coalition.
Ce qui s’est passé à Abu Grahib se passe dans toutes les prisons. A Abu Grahib, vous avez pu voir les photos, mais ailleurs, il n’y a pas de photos et la même chose se passe : tortures, viols, emprisonnements arbitraires etc…


Que pensez-vous de la résistance armée ?


L’occupation ne laisse aucun espace pour aucune espèce de négociation, que ce soit pour la paix ou la démocratie. Quand ils sont venus prendre notre pays, ils ont ramené dans leurs valises des anciens employés du Pentagone et de la CIA et ils les ont promus «leaders» de notre peuple. Ils étaient hors d’Irak depuis de nombreuses années et ils ne sont revenus que pour se prétendre irakiens, mais ils n’ont d’irakiens que le nom. Tout ce qu’ils font, ce sont les américains qui le leur demandent. Le gouvernement intérimaire est à la botte des américains.
90 % des gens sont contre l’occupation. Avant la guerre le gouvernement a distribué plus de 6 millions d’armes pour se défendre. La résistance a différents visages, certains pensent qu’elle peut être politique d’autres qu’elle ne peut qu’être militaire. Mais étape par étape, nous libérons notre pays.


La résistance irakienne peut elle remporter une victoire militaire sur la Coalition ?


Oui je le pense. Il faut d’abord revenir sur les vraies raisons de cette guerre. L’Irak est occupé car cette région, vitale pour les américains, est très riche en pétrole et donne accès aux réserves de la mer Caspienne. Cela représente 60% des réserves mondiales de pétrole. Quand ils auront le pétrole, ils dicteront leurs conditions politiques, pas seulement à cette région, mais au reste du monde : à la Chine, à l’Europe….
Ils ne pourront pas gagner la guerre. Les pertes humaines américaines en Iraq sont très très lourdes, beaucoup plus que ne l’indiquent le Pentagone. De nombreux régiments ont été retirés hors d’Irak. En fait, ils n’arrivent même pas à exploiter le pétrole irakien et donc à en retirer les bénéfices qu’ils espéraient. Et comme l’occupation militaire coûte très cher, c’est une situation intenable pour eux qui affecte profondément l’économie américaine. Sans l’argent du pétrole, ils ont beaucoup de mal à financer l’occupation militaire, et cela les met dans un situation très difficile.
Plus leur désir d’Empire est difficile à réaliser, plus l’occupation est brutale et plus la résistance se renforce.
On peut se demander aujourd’hui quel contrôle ils ont aujourd’hui en Irak. Même la zone verte très bien protégée est aussi sous le coup de fréquentes attaques de la Résistance. Ils n’ont aucune sécurité là-bas. De nombreuses zones à Bagdad, de nombreuses villes sont sous le contrôle de la Résistance. Les autoroutes ne sont pas sécurisés pour eux, il n’y a aucun lieu où ils sont en sécurité. Ils ont cherché les problèmes, ils ont trouvé les problèmes. On voit maintenant qu’aucun pays ne veut envoyer de troupes en Irak, car ceux-ci savent qu’ils ne pourront pas mater la résistance.


Il y a t il des luttes sociales dans ce contexte ?


Au début de l’occupation, il y a eu de nombreux mouvements, de chômeurs, de femmes, de salariés, d’énormes manifestations. Mais vu que l’occupant tire sur les manifestations, les interdit, désormais, il est impossible d’en organiser. Ils n’autorisent que les manifestations favorables à l’occupation. Il n’y a aucun espace démocratique pour des actions de ce type.


Fallujah, ville martyr ? (l’interview a été réalisé avant l’assault de cette semaine NDLR)


Fallujah est un symbole de fierté pour tout le peuple irakien. Plus de 1000 personnes ont déjà été tuées à Fallujah. Toute la population, femmes et enfants compris, est en armes. Ils ne pourront venir à bout de Fallujah qu’en tuant tout le monde. Même s’ils la prennent ils ne pourront pas la garder, malgré le tapis de bombes qu’ils déversent chaque jour sur la population. Les conditions des américains pour évacuer Fallujah sont innaceptables. Ils demandent que la population livre Zarcaoui. Mais Zarcaoui est un mythe. Il n’existe pas. Une femme à la télé disait : " Est-ce que mon fils de 5 ans qui a été tué est Zercaoui ? " Ils se servent de ça pour réprimer.
Il y a t il un programme politique de la Résistance concernant l’après ocupation ?
Oui. La première chose est évidemment la libération du pays. Après cela, nous voulons mettre en place un gouvernement priorisant la reconstruction du pays et des infrastructures : les écoles, les hôpitaux, l’énergie…Nous voulons remettre l’économie dans les mains du peuple irakien et organiser des élections démocratiques. Nous voulons un Irak, indépendant et démocratique.


Quel est le message envoyé au mouvement anti guerre ?


Mon message est que vous devez prendre vos responsabilités. Cette guerre n’est pas seulement une guerre menée contre le peuple irakien. Ce n’est qu’une étape d’une longue série d’agressions de l’Empire américain en vue de se s’étendre et de changer la politique mondiale, dans laquelle tous les peuples du monde sont otages. Il y a des lois internationales définissant les crimes de guerre auxquelles ils ne sont pas soumis. Après la guerre, ces crimes atroces menés par les forces de la Coalition doivent être jugés.
L’embargo imposé par l’ONU a tué 2 millions de personnes. Ce crime là doit aussi être jugé. Ceux qui invoquent les lois internationales doivent demander des comptes dans leur pays : en Espagne, au Japon, en Australie, en Pologne, en Angleterre etc…
La solidarité internationale doit encore s’exprimer, pour faire cesser cette brutale agression, cette occupation, pour stopper les projets de l’Empire.